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Bank Al-Maghrib : malgré l'inflation basse, le marché table sur un nouveau statu quo

Bank Al-Maghrib : malgré l'inflation basse, le marché table sur un nouveau statu quo

La Banque centrale devrait une nouvelle fois maintenir le taux directeur inchangé pour sa réunion du 25 juin.

 

Par A. Hlimi

Le gouvernement ne dirait pas non pour un coup de pouce de la Banque centrale qui permettrait de détendre les taux obligataires, au vu des nombreux chantiers en cours de lancement. Car, pas plus tard que la semaine dernière, Fouzi Lekjaa, le ministre chargé du Budget, a évoqué le besoin d'une rallonge budgétaire de 14 Mds de dirhams pour soutenir les entreprises publiques face aux fluctuations des matières premières et couvrir les dépenses du dialogue social. Mais les opérateurs du marché financier ne s'attendent pas à ce que la Banque centrale fasse un pas dans cette direction de sitôt, malgré une inflation qui revient à des niveaux inférieurs à la cible à court terme.

Impacts potentiels de la décompensation du gaz

Pour le marché, la décision de la Banque centrale devrait être justifiée par le temps nécessaire à l'évaluation des effets de la décompensation partielle de la bonbonne de gaz sur l'inflation. Cette mesure pourrait avoir des répercussions sur les prix ou, a minima, sur les ancrages des anticipations d'inflation. Beaucoup d'opérateurs pensent que Bank Al-Maghrib souhaite observer les impacts réels de cette politique avant d'ajuster son taux directeur. En adoptant une approche attentiste, la Banque centrale cherche à éviter des ajustements précipités qui pourraient déstabiliser l'économie.

«Les risques d’inflation internes pourraient pousser BAM à être vigilante par rapport au timing de la prochaine baisse des taux. Selon nous, les actions parallèles entreprises par le gouvernement et BAM pour protéger le pouvoir d’achat des ménages, ont été minutieusement calibrées, principalement dans un contexte où le processus de décompensation s'étalera sur plusieurs années. Nous pensons que ces deux organes sont satisfaits de la bonne orientation des prix, et estimons que BAM préférerait observer le comportement de la première diffusion L des effets de la décompensation, ainsi que les anticipations quant à la deuxième phase de décompensation, qui aura lieu en 2025», commentaient les analystes de Société Générale Maroc récemment.

La réunion de Bank Al-Maghrib intervient également dans un contexte international marqué par des ajustements monétaires en Europe. La Banque centrale européenne (BCE) a récemment entamé un cycle de réduction de ses taux directeurs, avec une première baisse de 25 points de base cette semaine. Mais habituellement, Bank Al-Maghrib ne réagit pas immédiatement et garde un temps d'inertie pour protéger le Dirham de fluctuations excessives. «BAM devrait maintenir le taux à 3% selon nous, afin de réduire les opportunités d’arbitrage sur le DH vs. EUR et USD et permettre la poursuite de la stabilité du Dirham.

En tenant compte des anticipations de pivot de la BCE (une baisse de 25 pbs à partir de juin) et la FED (6 baisses de 25 pbs à partir de juin), cet écart devrait se situer à -74 pbs», écrivait la même source. Il est ainsi habituel d’observer historiquement un décalage dans le temps, entre le déclenchement du cycle monétaire entre BAM et la FED – BCE, qui se situe en moyenne à 18 trimestres et 3 trimestres respectivement pour les niveaux de taux actuels. Outre le statu quo qui semble largement faire consensus, le marché sera particulièrement attentif aux nouvelles prévisions de croissance et d'inflation de la Banque centrale pour le reste de l'année.

 

Retraites : Un bon cru 2023 pour la CIMR
Les adhérents de la CIMR, réunis en Assemblée générale ordinaire et extraordinaire, tenue le jeudi 6 juin 2024, sous la présidence de Hassan Boulaknadal, ont approuvé les résultats financiers de l'exercice 2023 ainsi que les résultats du bilan actuariel qui confirment la pérennité du régime. Les provisions techniques s’apprécient de 9,6% à 84 milliards de dirhams en valeur comptable. L’exercice 2023 a enregistré un solde de provisions techniques (réserve de prévoyance plus provision mathématique relative à la capitalisation et aux prestations échues et non payées) de 84.422 millions de dirhams, contre 77.017 millions de dirhams, marquant ainsi une progression de 9,6% par rapport à l’année 2022.

 

 

 

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