Dans un contexte caractérisé par une hausse des dépôts de 4% et des crédits de 5% dans le secteur bancaire, le Groupe Attijariwafa bank a pu réaliser, au terme du premier semestre 2017, de bonnes performances commerciales, consolidant sa position de premier collecteur d’épargne au Maroc (dépôts clientèle + gestion d’actifs + bancassurance), avec un montant de 423 Mds de DH, soit +7,4%. Parallèlement, il reste également leader dans le financement de l’économie, le montant des crédits totaux distribués s’élevant à 282 Mds de DH, en progression de 6,7% par rapport à juin 2016.
Pour sa part, le produit net bancaire consolidé s’établit à 10,5 Mds de DH, soit une évolution de 4,1%, à la faveur notamment de la progression du PNB de la banque de détail à l’international (+12,9%), de l’assurance (+8,8%) et des sociétés financières spécialisées (+3,1%).
Le Groupe a ainsi enregistré des progressions satisfaisantes au niveau de la marge d’intérêt (+7,3%) et de la marge sur commissions (+3,6%).
«Nous avons enregistré une bonne tenue de la marge d’intérêt dans un contexte concurrentiel intense», explique Ismail Douiri, Directeur général d’Attijariwafa bank, non sans préciser que la banque a aussi «beaucoup souffert de la dépréciation du Dinar en Tunisie qui a affecté la marge sur commission».
Quant au résultat des activités de marché, il s’est déprécié de 3%, impacté notamment par le mouvement à la hausse des taux obligataires.
Malgré les investissements induits par le déploiement du plan stratégique Energies 2020, les charges d’exploitation ont été contenues à une augmentation de 4,8%. Ainsi, soutenu par un coût du risque en régression de 17,3%, le résultat d’exploitation consolidé gagne 8,7% à 4,8 Mds de DH.
Le résultat net part du groupe enregistre, pour sa part, une hausse de 5,4% à 2,6 Mds de DH, mais intègre des effets périmètre importants, dont notamment la réduction de moitié de la participation dans Wafa Assurance (fin décembre 2016) et l’acquisition de Barclays Egypt, rebaptisée désormais Attijariwafa bank Egypt.
«En tenant compte de la date du closing (3 mai dernier), le résultat d’Attijariwafa bank Egypt n’a été consolidé que sur deux mois», fait savoir Douiri.
Perspectives
Leader au Maroc, quatrième banque en Afrique en termes de taille de bilan (derrière trois banques sud-africaines) et première dans le continent en termes de densité du réseau (4.090 agences, soit +246 agences par rapport à fin juin 2016), le Groupe Attijariwafa bank devrait consolider sa position dans le secteur bancaire grâce notamment à son plan stratégique Energies 2020, mais aussi à la poursuite de son expansion en Afrique.
«Un an après le déploiement d’Energies 2020, nous sommes dans les clous», affirme Mohamed El Kettani, PDG de la banque, tout en rappelant que ce plan de transformation vise trois objectifs majeurs : être une banque relationnelle de référence qui met le client au centre des priorités et accentue son action envers les PME et TPE, tirer profit des nouvelles technologies à travers, entre autres, l’accélération de la transformation digitale, et poursuivre le développement du capital humain.
«Nous avons aujourd’hui l’offre la plus dense et la plus complète sur le digital grâce à L’bankalik, notre banque 100% digitale», confirme à ce titre El Kettani, précisant que «le nouveau système d’évaluation et de rétribution de nos collaborateurs a d’ores et déjà été finalisé».
Par ailleurs, la banque compte poursuivre son implantation en Afrique. Des discussions sont en cours au Rwanda. Le Nigeria est également dans le viseur du Groupe. ■
AWB Egypt, la bonne affaire ?
A en croire le managament du Groupe, l’acquisition d’Attijariwafa bank Egypt est effectivement une bonne affaire. «Nous avons acheté une banque saine et c’est notre plus gros investissement hors du Maroc. Un investissement que nous tenons à réussir», tient d’emblée à préciser El Kettani. D’abord, il faut situer cette banque dans son contexte. L’Egypte, ce sont 92 millions d’habitants, une industrie qui représente 34% du PIB, une diaspora de 18 à 19 millions d’Egyptiens et des réserves de change qui totalisent 36 milliards de dollars. Par ailleurs, la taille du secteur bancaire en termes de total bilan fait deux fois celle du Maroc.
C’est dans cet environnement qu’évolue Attijariwafa bank Egypt, qui a dégagé au premier semestre 2017 un ROA de 4% et un ROE de 29,9%. Selon le management, «c’est une banque très rentable», qui bénéficie aussi d’un marché de la dette de l’Etat très rémunérateur pour les acteurs de la place. Elle est d’ailleurs appelée à être la première contributrice aux réalisations du Groupe bancaire.
En cela, un plan de développement ambitieux à l’horizon 2022 a été mis en place. «La vision stratégique a été bouclée dimanche dernier (17 septembre)», assure El Kettani. Objectif: renforcer significativement sa position dans le paysage bancaire égyptien. Dans ce cadre, l’exercice 2018 sera prioritairement consacré à mettre en place les outils qui permettront D’atteindre l’objectif précité. ■
D. William