Par A. Hlimi
L’assurance inclusive, économique et facile d'accès, est devenue une véritable priorité pour le management de Wafa Assurance, qui s'est arrimé aux objectifs de la Stratégie nationale d'éducation financière (SNIF) en la matière. Justement, cette stratégie nationale veut pallier le problème d'accès des populations à faibles revenus aux services financiers. Car, le secteur financier au Maroc a, certes, pu développer au cours des dernières années une offre financière «classique» correcte, voire de bonne qualité sur certains segments, mais a délaissé les segments à faible revenu.
Des offres alternatives, notamment les «comptes de paiement», la «micro-épargne» et la «micro-assurance» peuvent résoudre ces anomalies, et Wafa Assurance se positionne comme leader sur la micro-assurance. La compagnie avait, en effet, lancé une expérience pilote avec le réseau d'Al Barid Bank qui «s'est avérée plus que concluante, avec plus d'une centaine de milliers de clients qui, de prime abord, étaient difficiles à convaincre de prendre une assurance au guichet de la banque pour couvrir des funérailles», affirme Ramsès Arroub, PDG de la compagnie.
Depuis, Wafa Assurance a développé une offre plus étendue de produits d'assurance inclusive distribués à travers le réseau Attijariwafa bank. Une recette de bancassurance qui fonctionne, puisqu'après le lancement officiel fin novembre 2020, 10.000 contrats ont été commercialisés en tout juste un mois. Wafa Assurance table ainsi sur la commercialisation de 100.000 contrats la première année, avant de monter en régime pour espérer atteindre le million de clients en 5 ans, soit 10% de l'objectif du SNIF.
Mais le management de la compagnie ne veut pas présenter ces produits comme des relais de croissance, d'autant plus qu'une partie du risque est portée par le bilan de l'assureur. Driss Maghraoui, Directeur général délégué en charge du pôle vie des particuliers de Wafa Assurance, ancien d'Attijariwafa bank, et qui endosse le rôle de maillon de la chaîne du bancassureur du groupe financier, rappelle que ce produit est inclusif et que chaque client couvert est donc un succès de plus dans la stratégie. Même son de cloche chez Ramsès Arroub, qui invite ses confrères à se lancer dans cette stratégie: «Si d'autres acteurs s'y mettent, on peut atteindre la moitié de la population ciblée par la SNIF dans un horizon de 3 à 5 ans», estime-t-il.
Comment ça marche ?
Attijariwafa bank et Wafa Assurance ont lancé une offre de micro-assurance en décembre dernier. Cette gamme de produits, appelée «Amane», est distribuée par la banque et garantie par l'assureur. Dotée d'une tarification accessible à partir de 99 DH TTC /an, indépendamment de l’âge du souscripteur ou de son état de santé, et d'une souscription sans conditions ni formalités, cette gamme a aussi l'avantage d'une indemnisation immédiate.
Déjà, 20 MDH de primes ont été récoltées. Et si ça marche, c'est parce que le modèle de distribution, notamment les synergies entre le couple Wafa Assurance/ Attijariwafa bank, respecte les fondamentaux de l'assurance inclusive : un acteur assurantiel de taille importante, qui distribue à travers un réseau large et de moins en moins coûteux. D'ailleurs, les établissements de paiement pourront présenter des opérations de microassurance répondant à certaines conditions, après obtention d'une autorisation accordée par les autorités de tutelle. Ceci devrait à son tour élargir le réseau de distribution de ces produits et en baisser les prix.