L’Institut de recherche a mis en place deux programmes ciblant les porteurs de projets.

En 2018, 20 projets ont été présélectionnés pour un financement de 50 millions de dirhams.

Par M. Diao

La promotion de l’innovation et l’entrepreneuriat nécessitent de la part des secteurs public et privé un effort colossal en termes d’investissement.

L’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen) participe activement au financement de la recherche et développement. Sur la période 2018-2023, ce sont près de 300 MDH qui devraient être investis par l’Iresen dans cette branche névralgique pour l’innovation, principal facteur de différenciation des start-up et des porteurs de projet.

L’entité publique qui s’évertue à mobiliser des fonds pour la réalisation des grands projets structurants du pays (Green Energy Park, Green & Smart Building Park ) avec le concours des partenaires internationaux (GIZ, coopération coréenne, etc.) a lancé deux appels à projets, «Green Inno Project» et «Green Inno Boost» en 2018.

Le premier programme soutient la R&D appliquée, orientée marché ainsi que le développement de produits. Le second promeut l’innovation à travers l’accompagnement des porteurs de projets ayant déjà développé des produits. L’objectif recherché est d’aider les start-up ou les porteurs de projets à accéder au marché par le biais, entre autres du renforcement des capacités et de l’accompagnement.

Au titre de l’année dernière, 20 projets ont été présélectionnés pour un financement de 50 millions de dirhams.

L’initiative de l’entité publique, financée par le Fonds de développement énergétique (FDE), est quelque part une réponse à une tare toujours existante au Maroc. Les chercheurs évoluant dans les technologies vertes n’ont pas une fibre entrepreneuriale assez développée. Or, l’entrepreneuriat est souvent la meilleure façon de valoriser les résultats d’une recherche.

Notons que l’Iresen finance les projets portés par un consortium (entreprise, université, etc.). Il est, à ce titre, un trait d’union entre le monde de la recherche scientifique et celui de l’entreprise.

En définitive, il est fort à parier que l’Institut qui soutient actuellement 37 projets innovants en cours de réalisation, constituera, dans les années à venir, un acteur incontournable dans le domaine du soutien des entreprises innovantes en matière de technologies vertes et d’énergies renouvelables. ◆

Paroles de pro : Mouhcine Benmeziane, responsable Veille technologique et communication de l’Iresen

«L’Iresen a deux missions principales. La première concerne le financement des projets collaboratifs portés par des entreprises et des universités sur une durée de trois années avec des montants pouvant atteindre 5 millions de dirhams. Cette action s’effectue à travers «l’Agence de Moyens» de l’Iresen. La seconde mission a trait au développement de centres de recherche et d’infrastructures. C’est en vertu de cette deuxième casquette que l’Iresen a participé avec le Groupe OCP et l’Université Mohammed VI Polytechnique à la réalisation de la première plateforme de test de recherche et développement dans le domaine dans des énergies solaires, le Green Energy Park, inauguré par le Roi en 2017.

Par ailleurs, le Centre de développement technologique industriel espagnol (CDTI) et l’Iresen ont noué un partenariat afin de financer les projets de recherche maroco-espagnols. Les porteurs de projets financés par leur pays d’origine travaillent en consortium».  ■

Le Projet InnoMaghreNov

Parmi les multiples appels à projet lancés entre 2012-2017 par l’Iresen, un retient en particulier l’attention. Il porte sur la création d’une start-up au niveau euro-méditerranéen pour le développement et la commercialisation d’une chaudière basée sur la concentration solaire utilisant la technologie de Fresnel, et un système de stockage sur un lit de roche.

Le projet en cours de réalisation sera exécuté par un consortium composé, entre autres de  l’Université Moulay-Ismaïl (Meknès), Aqylon, une jeune entreprise française et la société marocaine Azolis. L’objectif est de réaliser un module à caractère industriel utilisant un système de stockage thermocline, destiné aux procédés industriels nécessitant de la chaleur (200 degrés).

Le consortium est aussi appelé à développer un système de chauffage de l'air pour les applications de séchage. Sachant que celui-ci doit être adapté à l'environnement industriel marocain, tout en étant autonome et facile à entretenir avec un faible coût.   ◆