Le RNI, parti sorti victorieux des dernières élections, a promis la création d’1 million d’emplois au cours des cinq prochaines années.
L’atteinte de cet objectif ambitieux passe, entre autres, par le soutien aux entreprises et l’amélioration de l’environnement des affaires.
Par M. Diao
Les promesses du RNI, parti sorti victorieux des élections du 8 septembre 2021, ont quelque part séduit une large frange de l’électorat. Parmi les priorités économiques et sociales fixées par la formation politique qui s’est alliée au PAM et à l’Istiqlal pour la composition de la majorité, il y a lieu la création de près d’1 million d’emplois sur 5 ans. Et ce, dans le cadre de la relance post covid-19.
Pour peu que l’on s’intéresse à l’économie nationale, il est facile de constater que c’est le secteur privé, notamment les entreprises, qui sont à l’origine du plus gros stock de création d’emplois à l’échelle nationale (autour de 80.000 postes de travail par an contre près de 20.000 pour le secteur public). Même si plusieurs économistes émettent des doutes sur la faisabilité de la création d’1 million d’emplois au cours des cinq prochaines années, force est d’admettre que le gouvernement de Akhannouch sera contraint de miser sur le soutien des entreprises, et surtout l’amélioration de l’environnement des affaires.
Atteindre l’objectif du million d’emplois ou même s’en approcher, passe quelque part par la résorption des problématiques majeures rencontrées par les entreprises marocaines. Il y a lieu notamment de citer l’allongement des délais de paiement en dépit du renforcement de l’arsenal juridique.
A cela s’ajoutent la contrainte de l’étroitesse du marché domestique et le faible pouvoir d’achat d’une grande partie de la population. Ainsi, il ressort du retour d’expérience du terrain que des efforts allant dans le sens de la facilitation de l’accès des entreprises au crédit Intelaka s’avèrent être nécessaires. Le futur gouvernement a aussi intérêt à œuvrer pour mettre fin à la souscapitalisation chronique des entreprises marocaines. D’où l’opportunité de mettre en place des quasi-fonds propres, en l’occurrence un mécanisme de dette subordonnée, financée à des taux intéressants.
Des chiffres montrent qu’au Maroc 5% des sociétés créées le sont avec 10.000 dirhams de capital social, 80% avec moins de 100.000 dirhams. Au final, l’opérationnalisation rapide du Fonds Mohammed VI pour l’investissement doit aussi être une priorité absolue pour la majorité. Cette dernière sera attendue au tournant au sujet des dossiers majeurs relatifs aux volets économique, social, voire environnemental.
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