Conseil : L'offensive de PwC sur le segment «People & Organisation» au Maroc

Conseil : L'offensive de PwC sur le segment  «People & Organisation» au Maroc

De gauche à droite : Pierre-Antoine Balu, Assia Benhida, Karim Tazi


 

PwC lance une offre de conseil dans un segment très disputé de la transformation organisationnelle et humaine de l'entreprise.

Les mutations technologiques en toile de fond.

 

Par A.H

 

PwC Advisory, qui regroupe les activités de conseil de Pwc au Maroc, veut faire vite. Sept mois seulement après avoir absorbé le cabinet spécialisé en RH Optimum Conseil, le groupe international semble avoir bien digéré l'opération en passant à l'étape suivante, l'opérationnalisation du rapprochement.

Le groupe s'appuie sur cette acquisition annoncée en mars dernier pour élargir sa gamme et présenter une offre d'accompagnement sur laquelle il se positionne déjà à l'international. Assia Benhida et Karim Tazi, les anciens dirigeants d’Optimum Conseil,  ont rejoint  PwC Advisory en tant qu’associés.

Karim Tazi est apparu dans son nouveau costume d'associé pour présenter aux côtés des consultants de PwC cette nouvelle offre ainsi que les résultats d'une étude menée dans 12 pays, dont le Maroc, et qui montre qu'il y a urgence à mener des transformations RH.

«Nous avons repensé l'offre pour permettre à nos clients de capter des tendances de fond en intégrant les sujets de transformation digitale et d'agilité organisationnelle, dans un contexte où la structure de l'emploi est changeante», lance Tazi à un public composé essentiellement de DRH. Et ce, tout en se félicitant de la rapidité avec laquelle son ancienne entreprise et ses équipes ont vite intégré et assimilé l'environnement PwC.

 

Upskilling

Chez PwC, les consultants ne parlent pas ressources humaines, mais «People & Organisation». Ils sont convaincus que dans le contexte de transformation digitale actuel (robotisation, intelligence artificielle, etc.), les métiers vont évoluer et le département ressources humaines ne pourra plus rester le «parent pauvre» des comités de direction, et que la gestion administrative des ressources humaines ne peut plus rester l'activité prépondérante des départements RH.

Les dirigeants l'ont compris, et 80% d'entre eux estiment aujourd'hui que la plus grande menace qui les guette est la rareté des compétences. «C'est en haut de la pile des priorités», résume Pierre-Antoine Balu, associé responsable des activités de conseil du pôle People & Organisation chez PwC France & Afrique francophone.

Karim Tazi estime, pour sa part, que les sujets de transformation digitale ne sont pas encore suffisamment abordés, parce que l'opinion publique n'est pas encore confrontée à des cas de plans sociaux importants liés à la transformation. Mais le sujet est, selon lui, bel et bien traité à l'intérieur des organisations. Les grands comptes s'interrogent sur l'avenir de leurs ressources humaines à moyen terme, d'autant plus que 80% pensent que l'efficacité opérationnelle - dont la gestion des charges salariales - est un levier de croissance à court terme.

Selon PwC, le sujet d'actualité en ce moment est l'Upskilling des ressources. Derrière ce mot «barbare» comme les aiment tant les consultants, on retrouve l'impératif de l'amélioration des compétences des équipes (tout en gardant une bonne partie des effectifs) pour leur permettre de manipuler les outils technologiques et digitaux. La rupture observée dans d'autres pays a consisté, elle, en un reskilling, certaines compétences humaines étant devenues obsolètes.

En un peu plus de 20 ans d'existence, Optimum Conseil a accumulé de l'expérience, un carnet d'adresses et un portefeuille client composé d'institutions publiques et privées de différentes tailles dans leur projet stratégique. Cet acquis permettra à PwC de gagner un temps précieux dans la conquête de marché. ◆

 


Encadré : Optimisme «naïf»

PwC a profité de cette manifestation pour présenter une étude menée auprès de 23.000 personnes dans 12 pays, dont le Maroc, où 1.204 personnes ont été sondées. L'un des chiffres les plus marquants de cette étude est qu'au Maroc, 77% des sondés estiment que la technologie contribuerait à améliorer leurs perspectives d'emploi à l'avenir.

Un optimisme «naïf» que Pierre-Antoine Balu tente d'expliquer par un manque d'informations, qui fait que le travailleur n'évalue pas la menace qu'est l'automatisation sur son poste de travail. Et si au niveau global 54% des sondés voient une dégradation des perspectives d'emploi à l'avenir, ce chiffre tombe à 16% au Maroc. Bonne nouvelle cela dit : 83% des travailleurs se disent prêts à acquérir de nouvelles compétences pour améliorer leur employabilité.

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