Voitures d’occasions : un marché en quête de structuration

Voitures d’occasions : un marché en quête de structuration

 

Les professionnels sont confrontés à la concurrence déloyale des opérateurs informels.

Ils appellent l’Etat à œuvrer à la mise en place d’un circuit organisé.

 

Par C.J

 

Le marché des véhicules d'occasion (VO) au Maroc culmine à une moyenne annuelle de plus de 450.000 véhicules. Sous l'effet d'une fiscalité contraignante, il est depuis des années fortement dominé par l'informel.

Mais un réaménagement a permis à des professionnels d'investir ce créneau, au point que plusieurs importateurs et distributeurs ont créé des filiales dédiées. Les activités organisées commencent à se développer, mais l’informel continue de dominer.

«Par habitude, les Marocains préfèrent acheter le VO dans le circuit informel le jugeant compétitif au niveau des prix. Alors que le circuit organisé leur assure sécurité et fiabilité de la transaction», souligne Saâd Benhayoun, consultant automobile, lors de la 11ème édition du Club Argus, organisée récemment à Casablanca, et qui a réuni les acteurs du marché.

«Les intermédiaires ou les samsars ne payent pas d'impôt, n'ont aucune charge et ne proposent aucune garantie concernant le véhicule», déplore le consultant. «C'est une perte colossale en matière de recettes fiscales, sans parler des risques en matière de sécurité routière».

Pour sa part, Mohamed Khadir, Directeur général de l'Association nationale des loueurs longue durée (Analog), a estimé que «l'Etat a intérêt à lutter contre l'informel dans le marché VO. À cet égard, les professionnels doivent mener des opérations de lobbying et proposer des pistes de réflexion pour lancer les dispositions nécessaires».

Le Maroc s'inspire beaucoup de la France qui a pu mettre en place, au bout de 20 ans, un circuit organisé du VO. Outre le volet technique, logistique et organisationnel, le segment a nécessité la mise en place d’un arsenal juridique qui lui est propre.

«Pour inciter les opérateurs à s'inscrire dans un circuit formel, il faut simplifier les procédures et le cadre juridique. Pour avoir le statut d'un professionnel agréé au Maroc, c'est un véritable parcours du combattant», témoigne Denis Ravat, Directeur général de Renault Sélection, filiale dédiée au VO du groupe Renault Maroc.

Les participants à cette rencontre événement ont invité les autorités de tutelle à s'associer avec les professionnels du secteur afin de créer un environnement plus propice pour le développement de l'activité. ◆

 

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