Trafic aérien : La faible intégration en Afrique, un handicap supplémentaire

Trafic aérien : La faible intégration en Afrique, un handicap supplémentaire

L’absence de compagnies low cost résilientes au sein du continent réduit davantage l’activité du trafic régional.

En Afrique, les chiffres des opérations aériennes n'indiquent pas de reprise rapide.

 

Par B. Chaou

 

Si la période estivale a permis une légère reprise du trafic aérien, les compagnies restent néanmoins fortement impactées par la crise. D’ailleurs, selon les professionnels, la situation est plus compliquée que prévu. «Le tourisme estival a permis de relancer une bonne partie des liaisons intraeuropéennes, mais avec des fréquences faibles et des taux de remplissage loin de ce que l'on est habitué à connaître à pareille période. Le retour des voyageurs professionnels n'est pas au rendez-vous de la rentrée et la demande globale semble plus faible que prévu pour la fin d'année. De nombreuses compagnies revoient d'ores et déjà leurs plans de vol à la baisse, affichant parfois des fréquences squelettiques sur le long courrier», nous explique Olivier Joffet, consultant en stratégie et spécialiste du secteur aérien.

Le trafic aérien international continue donc de pâtir de la baisse des fréquences, et la situation épidémiologique dans le monde ne facilite pas la reprise de l’activité. Surtout que de nouvelles mesures de re-confinement, quarantaine, voire de fermeture de frontières font leur retour, impliquant de facto une limitation des déplacements.

Situation régionale

Une situation que complique le manque de coordination et de concertation entre Etats pour définir des politiques sanitaires et de transport harmonisées. «Après une embellie en été, nous assistons à un plateau se positionnant entre -50 et -70% de l'activité constatée l'an dernier à la même période», révèle Olivier Joffet. La région de l’Afrique demeure la plus impactée, selon les professionnels.

Contrairement à l’Europe, par exemple, où l’activité a été soutenue par les compagnies low cost, l’absence de cette catégorie en Afrique, ou du moins sa faible présence, combinée au recul de l’activité des grandes compagnies, a contribué à un drastique affaissement du trafic. La faible intégration des liaisons à l’échelle africaine n’est pas sans conséquences, car la majorité des vols low cost s’opère principalement avec l’Europe.

Les low cost ont une propension à proposer des tarifs très agressifs du fait de leurs structures de coûts, d'une part, mais aussi de leur modèle, où les revenus ancillaires représentent pas moins de 30% de leurs chiffres d’affaires, ce qui leur permet de mieux s’adapter à la crise. La faible présence de ce type de compagnies a nettement contribué à la chute du trafic aérien régional.

Il faudrait réfléchir à créer plus de compagnies low cost africaines, ou, pour les grandes compagnies, changer de modèle afin de s’adapter à cette crise et relancer l’activité à travers le court et le moyen courrier. En effet, le long courrier étant actuellement quasi à l'arrêt, les grandes compagnies régionales, à l’image de la RAM, orientées entre autres vers ce segment, se voient amputées d'une partie significative de leurs opérations aériennes.

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