Tourisme : Les opérateurs dans le flou total

Tourisme : Les opérateurs dans le flou total

Le risque de fermeture de certaines villes à cause de la pandémie est un obstacle à la reprise touristique.

Les opérateurs n’ont aucune visibilité sur leurs activités pour la saison estivale.

Les remboursements des réservations de la période pré-Covid vont «bon train», selon les professionnels.

 

Par B. Chaou

 

Les opérateurs touristiques continuent de subir les dégâts causés par la crise sanitaire actuelle. La majorité des établissements n’a pas encore rouvert et les moyens de transport vers certaines villes demeurent impossibles.

C’est dire que l’incertitude sur la reprise du secteur du tourisme et de son écosystème persiste, surtout après le prolongement par le gouvernement de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 août. «Aujourd’hui, nous n’avons aucune visibilité sur la reprise. Certains établissements hôteliers avec lesquels nous travaillons n’ont pas encore démarré, et on ne voit pas vraiment de signes particuliers de reprise de l’activité touristique au Maroc», déclare Khalid Benazzouz, président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM).

Le confinement de certaines villes inspire inquiétude L’idée de compter sur le tourisme interne pour sauver «la saison» s’éloigne peu à peu à cause de l’absence de visibilité pour l’ensemble des opérateurs touristiques. Un manque de visibilité causé principalement par les mesures sanitaires prises par les autorités, qui peuvent aller jusqu’au confinement partiel ou total de certaines régions du Royaume, surtout qu’il peut s’agir de villes touristiques ou de stations balnéaires si les circonstances l’imposent.

D’ailleurs, le re-confinement de certains quartiers de Tanger pose plusieurs interrogations et inspire inquiétude, car la ville est connue pour son attractivité touristique. Il en est de même pour Safi. Même si elle n’est pas considérée comme ville touristique par excellence, il n’en demeure pas moins que son confinement a eu une influence négative sur les destinations réputées en tant que telle au Maroc.

«Confrontés à cet éventuel risque pendant leurs voyages, les touristes locaux préfèrent rester chez eux et dépenser leur argent à l’achat du mouton au lieu de voyager et prendre le risque de rester coincés dans une autre ville», explique Khalid Benazzouz.

Les touristes ne se sentent pas à l’abri d’une mesure sanitaire inopinée qui surviendrait durant leur séjour, et les opérateurs touristiques non plus. «Les autorités ont le droit de fermer les villes à n’importe quel moment à cause de la Covid-19. Cette situation n’arrange aucun opérateur touristique, et encore moins les agences de voyages», rappelle Benazzouz.

Et de poursuivre : «nous comprenons bien que cette situation n’est pas la faute des décideurs, ils font du mieux qu’ils peuvent. Nous sommes conscients que les solutions vont prendre du temps à se mettre en place. Nous continuons de résister du mieux que nous pouvons afin de sauvegarder les emplois, et être là pour la relance en 2021». 

 

Les remboursements
Suite aux annulations de voyages causées par la crise de la Covid-19, les agences de voyages s’étaient retrouvées dans l’obligation de rembourser les réservations à leurs clients. Mais à cause de l’annulation des vols et la faillite de plusieurs compagnies aériennes, les agences ont eu du mal, dans un premier temps, à récupérer les avances faites par leurs clients auprès de leurs fournisseurs. Il s’agit d’un montant total de 200 MDH, selon les données de la FNAVM. «Les agences de voyages ont traité ces difficultés en permettant aux clients de bénéficier d’avoirs sur leurs réservations après la levée de l’état d’urgence sanitaire. Nous donnons même la possibilité de se faire rembourser en liquide. Les garanties et cautions aident à réaliser ces remboursements et heureusement, il n’y a pas de compagnies avec lesquelles opère le Maroc qui ont fait faillite», explique Benazzouz.

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