Tatwir R&D et Innovation: la pièce qui manquait au puzzle

Tatwir R&D et Innovation: la pièce qui manquait au puzzle

Le Maroc a réalisé durant les dernières décennies des efforts colossaux en vue de donner un second souffle à l’industrialisation de notre économie et d’enclencher une diversification poussée de notre tissu économique. Mise à niveau de l'infrastructure (port de Tanger Med, TGV,...), flux croissant d’IDE, programme d’accélération industrielle,..., la liste est longue. Mais, là où le bât blesse, c’est au niveau de notre capacité à innover et à nous rapprocher de la frontière technologique. Le nombre de brevets déposés par les résidents au Maroc dépasse à peine les 100 brevets par an et les investissements du privé dans la R&D demeurent anecdotiques.

Pourtant, malgré un important retard éducatif par rapport aux pays de la région MENA, le Maroc regorge de talents et de créativité, et nos génies brillent dans les quatre coins du monde. Et certains arrivent même à briller au Maroc malgré tous les obstacles et contraintes. Les exemples de ce génie marocain ne manquent pas : Rachid El Yazami, physicien et électro-chimiste de génie, inventeur du procédé derrière 95% des batteries rechargeables dans le monde. Majid el Bouazzaoui, autre génie et inventeur marocain, qui vient de remporter il y a environ deux ans le prix «Future Award», lors de la 34ème édition du Word Genius Convention au Japon. Moncef Slaoui, chercheur en immunologie, nommé par Trump en 2020 pour coordonner la stratégie vaccinale des Etats-Unis face au Covid-19.

Adnane Remmal, chercheur en microbiologie et en pharmacologie, à l’origine de l’invention et du développement du premier antibiotique boosté, et dont l’invention va probablement révolutionner la médecine dans les décennies à venir. Voici donc quelques exemples parmi tant d’autres. Cependant, l’espoir est désormais permis, puisqu’une convention vient d’être signée entre le ministre de l’Industrie et du Commerce, le ministre délégué chargé du Budget le Directeur général de l’Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise et le président de la CGEM.

L’objet de la convention est la mise en place d’un système d’appui à l’innovation industrielle, pour permettre aux «Start-up industrielles» de matérialiser leurs projets d’innovation et de R&D. Ce programme, baptisé «Tatwir R&D et Innovation», ambitionne d’offrir aux TPME industrielles un appui à l’investissement, le soutien à l’innovation et le conseil et l’assistance technique. Autrement dit, il s’agit de mettre en place une plateforme, pour mettre en relation le capital financier et notre potentiel d’innovation. Une étape cruciale qui pourrait s’inscrire dans la perspective d’un grand projet de rattrapage technologique et d’innovation souveraine.

La modernisation et la digitalisation des services de l’OMPIC s’inscrivent également dans cette dynamique. Puisque dans un monde en pleine fragmentation géopolitique, rester dans un schéma de dépendance technologique vis-à-vis des pays développés peut s’avérer très risqué. D’autant plus que dans le secteur des nouvelles technologies, les barrières à l’entrée sont infiniment moins grandes que dans certains secteurs de l’industrie qui réclame une maîtrise technologique importante et des investissements financiers colossaux. Cette nouvelle donne nous permet de nourrir l’ambition d’un Maroc partiellement souverain technologiquement au niveau de ce segment des technologies de l’avenir.

Désormais, si les choses se passent comme prévu, nul besoin pour nos inventeurs de s’expatrier pour valoriser leurs inventions. Il leur sera désormais possible de s’inscrire dans un écosystème national en émergence. Le grand chantier qui reste à concrétiser, demeure celui de l’éducation. Car, plus nous élargirons la base éducative et remonterons les strates éducatives, plus le terrain deviendra favorable à une émergence économique et à une dynamique ambitieuse d’innovation. Là encore, les choses semblent avancer petit à petit. Les obstacles demeurent donc nombreux, mais comme nous le rappelle Walid Regragui, notre sélectionneur national, il faut apprendre à faire preuve de «Niyya». 

 

 

Par Rachid Achachi, chroniqueur, DG d’Archè Consulting

 

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