Supercalculateurs: tous les héros ne portent pas une cape

Supercalculateurs: tous les héros ne portent pas une cape

Les supercalculateurs n’ont jamais été autant décisifs que pendant cette période de pandémie.

Avec «Toubkal», le Maroc intègre le club très fermé des pays dotés de tels mastodontes informatiques.

 

 

Par K. A

 

 

Capable de réaliser des millions de milliards - et bientôt des milliards de milliards - d'opérations par seconde, ces machines de calcul haute performance (HPC en anglais) peuvent résoudre des problèmes complexes dans des centaines de domaines d’application, de la médecine à l'énergie, en passant par l'ingénierie, l'astrophysique, la géologie et la recherche sur le climat. Face à la Covid-19, leur structure ultra parallélisée a permis de gagner un temps précieux dans la recherche d’un vaccin contre le coronavirus.

À présent, scientifiques et chercheurs se tournent de plus en plus vers ces systèmes HPC pour résoudre les énigmes les plus complexes de la Covid-19. Modélisation moléculaires, diagnostics des patients, traitement et vaccin des potentielles mutations, les pistes sont en tout cas aujourd’hui abondantes.

Dans ce monde technologique très restreint, le Maroc a mis pied récemment. Avec une infrastructure qui s’étend sur 2.000 m², le nouveau data center de l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir (UM6P) permet au Royaume de se hisser à la 26ème place mondiale et à la 1ère place africaine en termes de puissance de calcul. Développé en partenariat avec l’Université de Cambridge, ce «SuperCalculateur» nommé «Toubkal», offre une capacité estimée à 3 millions de milliards d’opérations par seconde, soit 3,5 pétaflops.

«Aujourd’hui, la capacité d'un pays à effectuer des modélisations et des simulations sur ordinateur est devenue un élément essentiel à sa crédibilité, voire de sa survie», a déclaré Saaïd Amzazi, ministre de l'Education nationale, lors de la cérémonie d’inauguration du centre de l’UM6P.

Sur le long terme, ce Supercomputing Center devrait également permettre de déceler de nouvelles solutions énergétiques et industrielles, ou encore de simuler des catastrophes naturelles. Une manœuvre que les chercheurs tentent de parachever, ici comme ailleurs, avec l’espoir qu’elle soit aussi efficiente contre les autres coronavirus, y compris ceux qui pourraient surgir plus tard.

Un marché mondial florissant

En 2020, les revenus du marché mondial des serveurs de supercalculateurs s'élevaient à 5,05 milliards de dollars US, en légère baisse par rapport en 2019 où le chiffre d’affaires a été de 5,74 milliards de dollars US, selon Statista. Pour 2021, les revenus des supercalculateurs devraient rebondir pour atteindre 6,22 milliards de dollars américains, ajoute la même source. En termes de rapidité, c'est en Asie et aux États-Unis que l'on trouve actuellement les machines les plus puissantes au monde.

Le supercalculateur Fugaku, développé par Fujitsu en coopération avec l'institut de recherche japonais Riken, écrase toujours la concurrence avec une puissance de calcul de 442 pétaflops*, soit l'équivalent de 442 millions de milliards d'opérations par seconde. Il est capable d'effectuer près de trois fois plus d'opérations par seconde que le second de cette liste, le supercalculateur américain Summit, et dix fois plus que le leader européen Juwels.

 

* Flops est la contraction de «FloatingPoint Operations Per Second» ou «opérations à virgule flottante par seconde». La vitesse d’un ordinateur se mesure au nombre de ces opérations sur des nombres réels par seconde. 1 pétaflop = 1 million de milliards de flops.

 

 

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