Dans le sillage du boom immobilier, le segment des résidences secondaires a connu un véritable essor ces dernières années. Victime de son succès, il a été le premier à payer le retournement de tendance du secteur. La hausse des projets et l’arrivée de nouveaux promoteurs à la recherche de marges intéressantes et faciles ont augmenté sensiblement l’offre face à une demande qui n’a pas suivi. Les opérateurs ont été contraints de revoir leur copie et de réviser à la baisse leurs prévisions. Face à un important stock et plusieurs projets en cours, ces promoteurs ont été obligés de baisser les prix. Cette tendance qui a commencé dans un premier temps dans la ville de Marrakech, a touché par la suite les autres villes. Elle est devenue saillante dans le segment du balnéaire.
«A l’origine, notre projet comportait trois tranches d’une quarantaine d’appartements chacune. Pour le moment, nous nous sommes arrêtés à la première pourtant achevée depuis cinq ans. Nous trouvons beaucoup de difficulté pour écouler le reste des logements. Nous avons lancé plusieurs promotions mais face à la concurrence acharnée des autres promoteurs, la tâche s’annonce difficile. Nous étions contraints de réduire nos prix à plusieurs reprises car nous avons des engagements envers les banques que nous devons honorer», annonce Abdelhak Laraki, promoteur dans la région de Sidi Rahal.
La bataille pour séduire les clients est devneue de plus en plus féroce. Sur la route d’Azemmour, les affiches publicitaires sont nombreuses et le client n’a que l’embarras du choix. Outre les supports classiques, les professionnels ont investi les réseaux sociaux et les spécialistes du secteur sont unanimes à constater que la correction du marché se poursuit.
A Marrakech, les promoteurs ont lancé des remises importantes allant parfois jusqu’à plus de 30%, et ce pour assurer le déstockage. L’image de chantiers inachevés avec des grues à l’arrêt est très fréquente dans la ville ocre.
«L’immobilier type résidences secondaires connaît un essoufflement important. Ce segment a été rattrapé par la crise internationale en Europe qui a impacté la clientèle étrangère et nationale, composée de la classe moyenne, et la classe supérieure n’est pas extensible. En face l’offre est hors de prix, c’est ce qui explique le déclin du marché. La correction devrait se poursuivre et il faut un certain temps pour atteindre l’équilibre», explique Mohamed Alaoui, expert en immobilier. ■
Par C.J