Rentrée économique : le patronat marque des points

Rentrée économique : le patronat marque des points

 

Fiscalité, code du travail, PPP, charte d’investissement, formation continue, etc., une série d’engagements a été prise de manière solennelle par le gouvernement devant le patronat, lors de l’université d’été de la CGEM.

La CGEM a soigné son image de Confédération à l’écoute des besoins de la société et dépositaire de l’intérêt général.

 

Par A.E

 

Des thématiques bien choisies, des débats intenses, une assistance attentive, des salles pleines, des convives de haut niveau, des annonces importantes… : la deuxième Université d’été de la CGEM n’a pas déçu, tant sur le fond que la forme.

Ce rendez-vous s’est rapidement installé comme l’un des évènements marquants de la rentrée, qui donne le «la» sur les grandes questions économiques et sociales.

Le succès de l’événement se mesure aussi au nombre
d’engagements pris de manière solennelle par les différents membres de l’Exécutif devant les entrepreneurs et les opérateurs économiques.

Sur ce point précisément, la moisson a été plutôt bonne pour la CGEM. «Il y a eu beaucoup de bonnes nouvelles», confie Salaheddine Mezouar, tout à la fin de l’Université d’été.

Parmi elles, le président de la CGEM en cite plusieurs : adoption imminente de la loi-cadre sur la fiscalité (qui inspirera la Loi de Finances 2020) et de la loi sur les PPP, opérationnalisation des CRI, ou encore mise en œuvre du choc de simplification des procédures et de la charte de l’investissement, avec des statuts spéciaux pour les start-up et les PME à fort potentiel.

Sur le plan de la formation continue, un sujet qui a longtemps été au cœur des divergences entre les secteurs privé et public, des consensus ont été trouvés.

Autre sujet délicat en passe de trouver un consensus : le code du travail et le droit de grève. «Avec nos partenaires sociaux, nous allons avancer, et il y a un engagement pour que les textes soient opérationnalisés le plus rapidement possible», souligne Mezouar.

Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), qui a pris part à un panel sur le droit du travail, a clairement indiqué qu’il était ouvert à une réforme du droit du travail.

«Les engagements des ministres sont les miens», a promis le chef de gouvernement, Saad Eddine El Otmani, devant les membres de la CGEM. Inutile de préciser qu’en cas de rétropédalage de la part du gouvernement sur ses engagements, la confiance entre privé et public, qui commence à peine à se rétablir, subira un sacré coup. «Notre rôle sera de suivre la mise en œuvre de ces engagements et d’interpeller au besoin les départements concernés pour leurs réalisations», prévient à ce titre Mezouar.

Par ailleurs, une trentaine de pistes disruptives ont été identifiées, en ligne avec la doctrine de la CGEM. «Nous en ferons le plaidoyer cette année dans le cadre de la réflexion nationale sur le modèle de développement», a-t-il promis.

 

Le nouveau visage de la CGEM

Par-delà ces «bonnes nouvelles», Salaheddine Mezouar aura mis à profit la deuxième Université de la CGEM pour présenter le nouveau visage du patronat : un patronat «dépositaire de l’intérêt général», selon sa formule. «L’Etat ne peut plus à lui seul garantir le développement de chacun, l’entreprise doit prendre le relais, en toute responsabilité», a-t-il poursuivi.

Pour le patron des patrons, ce désengagement de l’Etat, concomitamment à la prise de responsabilité du secteur privé, «est la loi naturelle de l’évolution des pays qui ont migré vers l’émergence».

La CGEM plaide ainsi pour un Etat stratège, centré sur la régulation, la planification territoriale, etc.

La conviction de la CGEM est que, comme partout dans le monde, le secteur privé et une concurrence saine peuvent amener des solutions là où l’Etat est de moins en moins en mesure de le faire.

«Nous voulons un secteur privé engagé, social, à l’écoute des besoins de la société, qui contribue à l’amélioration de la qualité de l’emploi, de l’environnement managérial», résume Salaheddine Mezouar.

Ainsi, les entreprises doivent être au cœur de l’équation de développement : pour l’investissement, pour l’emploi, pour une croissance soutenable et durable.

«L’entreprise dispose dans son ADN des clés du développement d’un modèle socioéconomique renouvelé, compétitif, rigoureux, ouvert sur le monde et au service de tous nos citoyens», conclut Mezouar. 

Rendez-vous est pris dans un an pour faire le point. ◆

 

 

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