Relance économique: «Il faut remettre au goût du jour le Small Business Act»

Relance économique: «Il faut remettre au goût du jour le Small Business Act»

La CGEM très satisfaite des réponses apportées avec le Comité de veille économique dans ce contexte de cirse sanitaire.

Pour le patronat, il faudra sauver des emplois et instaurer la confiance, mais également favoriser et encourager les entreprises nationales dans l’octroi des marchés publics.

Tour d’horizon avec Mohammed Talal, vice-président de la CGEM et président de la Commission TPE-PME.

 

Propos recueillis par M. Diao

 

Finances News Hebdo : Le plan de relance économique de la CGEM est certes ambitieux. Toutefois, n'est-il pas plus favorable aux grandes entreprises qu'aux TPME ?

Mohammed Talal : En lisant les propositions de la CGEM, vous ne trouverez à aucun moment des mesures qui encouragent les grandes entreprises au détriment des PME-TPE. Bien au contraire, toutes les mesures transverses ou sectorielles actionnent des leviers sociaux, fiscaux, et surtout de relance de «la demande». Pour cela, de nombreuses mesures permettront d’augmenter «la demande», et donc la consommation des ménages.

A cet effet, il est essentiel que soit installée «la confiance», tant au niveau des entreprises pour relancer les investissements, que des partenaires financiers pour accompagner ces investisseurs, mais surtout des ménages pour relancer la consommation. Surtout la consommation long terme (immobilier, véhicules, etc…).

 

F.N.H. : Selon vous, quel sera l'impact de la crise actuelle sur les défaillances des TPME fragilisées ces dernières années par plusieurs maux (allongement des délais de paiement, accès difficile au financement, étroitesse du marché domestique…) ?

M. T. : Il y aura très certainement de nombreuses défaillances d’entreprises, mais cela vient surtout du fait que ces mêmes entreprises connaissaient déjà de grandes difficultés bien avant l’arrivée de cette pandémie de la COVID-19. Vous parlez de problèmes d’accès aux financements et de retard de délais de paiements.

Cependant, j’attire votre attention sur le fait que la CGEM, avec la Caisse centrale de garantie et les pouvoirs publics à travers le CVE, ont inhibé la problématique de trésorerie des entreprises induite en cette période d’Etat d’urgence. Notamment, en mettant très rapidement sur le marché des produits financiers à destination des entreprises de toutes tailles, avec célérité et des conditions très simples, mais surtout sans aucune garantie, puisque la CCG s’est substituée dans cette garantie à hauteur de 95%.

Ces produits «Damane Oxygène» et «Damane Relance» répondent concrètement aux besoins des entreprises, pour le paiement de leurs charges de fonctionnement pour ces 4 mois, et pour la reprise d’après COVID-19. Deux autres produits arriveront prochainement, pour cette fois-ci aider les entreprises dans leur haut de bilan et ainsi affronter les futures années avec sérénité et confiance.

A la CGEM, nous sommes très satisfaits des réponses apportées avec le CVE, tant sur les financements que sur les reports d’échéances sociales et fiscales. Maintenant, un travail est en cours sur l’accompagnement dans la reprise, notamment à travers le projet de Loi de Finances rectificative.

 

F.N.H. : Selon vous, l'Etat mettra t-il à profit cette crise afin de faire de la préférence nationale une réalité dans le cadre de la commande publique ?

M. T. : Je pense que cette crise aura permis une remise en cause des entreprises, mais également des Etats. Ne serait-ce que par le fait que les équilibres mondiaux vont connaître d’importants changements, au vu des stratégies géoéconomiques des uns et des autres, avec de nouvelles notions à intégrer dans les prises de décisions, telles que l’appréhension et la relation vis-à-vis de la gestion du «Risque» dans les chaînes d’approvisionnement et l’indépendance des États sur certains produits stratégiques.

Au Maroc, nous devrons sauver des emplois et instaurer la confiance. Pour cela, il est essentiel de maintenir la commande publique et en faire un outil de régulation dans les régions, en priorisant les différents projets. Il est aussi essentiel de remettre au goût du jour le «Small Business Act» à l’instar d’autres Etats, afin de favoriser et d’encourager les entreprises nationales dans l’octroi des marchés, sans pour autant laisser pour compte les critères qualitatifs.

Cette préférence nationale permettra aussi de sauver de nombreux emplois perdus dans d’autres secteurs d’activités. Sans compter que ces emplois sont également des consommateurs potentiels pour la relance de la demande. La préférence nationale, c’est aussi, «consommer marocain» en offrant une place de choix à la production nationale, mais en la protégeant des importations massives, notamment en actionnant des leviers tels que la TVA, voire les droits de douane.

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