Le Maroc a franchi un cap majeur dans le cadre du grand chantier royal de généralisation de la protection sociale, qui mobilisera une enveloppe annuelle de 51 Mds de DH.
Par D. William
La révolution sociale initiée par le Maroc était nécessaire vu le déphasage entre ses ambitions de développement et le système de protection sociale très atomisé, caractérisé par un déficit criant de gouvernance, source de nombreux dysfonctionnements. Le Roi avait, à juste titre, vivement décrié ce système lors son discours du 29 juillet 2018. «(…) il est insensé que plus de cent programmes de soutien et de protection sociale, de différents formats et se voyant affecter des dizaines de milliards de dirhams, soient éparpillés entre plusieurs départements ministériels et de multiples intervenants publics. En fait, ces programmes empiètent les uns sur les autres, pèchent par manque de cohérence et ne parviennent pas à cibler les catégories effectivement éligibles», avait-il déploré.
Avant d’appeler, en juillet 2020, au lancement progressif du processus de la généralisation de la protection sociale au profit de tous les Marocains au cours des cinq prochaines années, à la présentation d’un plan d’action global comprenant, l’échéancier, le cadre juridique et les options de financement, ainsi que les mécanismes de gouvernance adoptés, en coordination avec tous les partenaires sociaux. Aujourd’hui, le Maroc déploie ainsi grandement ses filets sociaux, avec notamment la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire (AMO). En cela, le 1er décembre 2022 a été marqué par le basculement des Ramedistes dans l’AMO.
L’élargissement du champ d’application de cette assurance aux groupes des plus démunis bénéficiant du Régime d'assistance médicale (RAMED) et aux groupes de professionnels, de travailleurs indépendants et de personnes non-salariées exerçant une activité privée, permet à 22 millions de bénéficiaires additionnels d’accéder à une AMO qui couvre les frais de soins, de médicaments et d’hospitalisation. Cette étape sera suivie en 2023-2024 par la généralisation des allocations familiales.
Et à l’horizon 2025, il sera procédé à l’élargissement du régime de retraite pour inclure les personnes qui travaillent et ne bénéficient d'aucune pension, à travers la mise en place d’un système de retraite propre aux catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes nonsalariées exerçant une activité privée, ainsi qu’à la généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi. Autant d’initiatives qui vont permettre d’améliorer les conditions de vie des citoyens et consolider les fondements de l’Etat social.