Protection sociale: le Maroc passe à l’action

Protection sociale: le Maroc passe à l’action

La question de la protection sociale occupe une place centrale dans l’agenda politique du Maroc, avec des initiatives ambitieuses visant à garantir l’accès aux soins pour l’ensemble de la population.

Sous la conduite du Roi Mohammed VI, le Royaume a entrepris un chantier colossal de généralisation de la protection sociale. Lancé officiellement le 14 avril 2021, ce projet d’envergure s’est donné pour mission d’étendre les bénéfices de la protection sociale à différentes catégories de la population.

Dans un premier temps, il a ciblé les agriculteurs, artisans, professionnels de l’artisanat, commerçants, ainsi que les travailleurs indépendants soumis au régime de contribution professionnelle unique, au régime de l’auto-entrepreneur, ou au régime de la comptabilité. L’objectif final est de généraliser cette protection à l’ensemble des citoyens du Royaume. Le déploiement de ce chantier progresse de manière significative, et à fin 2022, déjà 22 millions de Marocains supplémentaires ont été intégrés dans le régime d’assurance maladie obligatoire (AMO).

Un pas décisif pour concrétiser les aspirations royales en matière de justice sociale et d’équité. Pour assurer le financement de cette initiative d’envergure, une enveloppe budgétaire annuelle de 51 milliards de dirhams a été mobilisée, dont 28 milliards de DH provenant des cotisations et 23 milliards du budget de l’État. Cette démarche garantit une approche équilibrée, impliquant à la fois les bénéficiaires directs et la responsabilité de l’État dans la concrétisation de cette vision sociale. La première phase du projet, couvrant la généralisation de l’AMO de base, a permis à 22 millions de Marocains d’avoir accès à une couverture maladie. Cela représente une avancée significative vers l’objectif de garantir à tous les citoyens l’accès aux soins dans des conditions optimales.

À la suite de cette étape réussie, le projet s’oriente vers la deuxième phase, prévoyant l’extension de la protection sociale à d’autres domaines, tels que la retraite et l’indemnité pour perte d’emploi. Ce déploiement progressif traduit l’engagement continu envers la réalisation des objectifs de la protection sociale au Maroc. Le volet législatif du chantier a été soutenu par l’adoption de plusieurs décrets, soit 22 décrets d’application de la loi sur l’AMO de base pour les catégories spécifiques, notamment les professionnels, les travailleurs indépendants et les personnes non salariées exerçant une activité libérale. Ces mesures sont cruciales pour définir les contours et les modalités d’application du régime de protection sociale.

Sur le plan opérationnel, des efforts considérables ont été déployés pour accélérer le recouvrement des cotisations et améliorer les taux de recouvrement. La création d’établissements tels que la Haute autorité de santé, l’Agence nationale des médicaments et de produits de santé, ainsi que l’Agence marocaine du sang et de ses dérivés, renforce les infrastructures nécessaires pour soutenir ce projet d’envergure. En termes de financement, la participation active des catégories ciblées est cruciale. Environ 50% du montant alloué proviennent des contributions de ces catégories, tandis que les 50% restants sont pris en charge par le budget de l’État. Des mécanismes tels que la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et revenus, ainsi que la taxe intérieure à la consommation (TIC) sur certains produits, contribuent également à financer le fonds dédié à la protection sociale. La gouvernance de ce chantier est considérée comme une condition sine qua non de sa réussite.

À cet effet, des structures comme la Commission interministérielle pour le pilotage de la réforme du système de la protection sociale ont été créées. Ces organismes visent à coordonner et superviser les efforts nécessaires pour mener à bien cette réforme sociale d’envergure. Parallèlement au financement et à la gouvernance, des réformes structurelles sont indispensables pour assurer la réussite de ce projet royal. Parmi elles, la réforme progressive de la compensation, l’accélération de la mise en place du registre social unifié (RSU), et la programmation des crédits nécessaires à la refonte du système national de santé figurent parmi les mesures prises.

Pour accompagner la généralisation de la protection sociale, des systèmes d’identification et de ciblage des individus éligibles aux différents programmes sociaux ont été lancés. Le registre national de la population (RNP) permet d’identifier les bénéficiaires des programmes d’appui social, tandis que le RSU détermine le programme social adéquat à chaque citoyen. Ces outils, gérés par l’Agence nationale des registres (ANR), sont essentiels pour garantir une distribution équitable des aides sociales. En parallèle, les allocations familiales représentent un aspect essentiel de cette démarche de protection sociale. Le dernier détail des allocations familiales comprend diverses catégories destinées à soutenir les familles marocaines dans le besoin. Les familles pauvres et vulnérables recevront une aide mensuelle minimale de 500 dirhams, avec la possibilité d’augmenter jusqu’à 1.000 dirhams en fonction du nombre d’enfants.

Les allocations par enfant varient en fonction de l’âge, soit 200 DH/mois pour les enfants de 0 à 5 ans, et augmentant progressivement jusqu’à 300 DH/mois en 2026. Les familles nombreuses bénéficieront d’une aide supplémentaire de 36 DH/mois par enfant supplémentaire au-delà de trois enfants. Les enfants scolarisés, âgés entre 6 et 21 ans, bénéficieront également d’une allocation fixe, avec une augmentation pour les enfants en situation de handicap.

Les veuves avec enfants recevront entre 350 DH et 400 DH par mois d’ici 2026, et les familles sans enfants ou avec des enfants adultes recevront une somme fixe de 500 DH par mois. En conclusion, le Maroc s’engage résolument dans la voie de la protection sociale généralisée, reflétant la vision humaniste et sociale du Roi Mohammed VI. Ce chantier colossal s’inscrit dans une dynamique de justice sociale, d’équité et de préservation de la dignité de tous les Marocains, ouvrant ainsi la voie à un avenir où chaque citoyen bénéficie d’une couverture sociale adéquate.

 

Aide sociale directe : La première tranche versée le 28 décembre
Un million de familles environ, soit près de 3,5 millions de Marocains bénéficient, depuis le 28 décembre, de la première tranche de l’aide sociale directe. «A partir du 28 décembre courant, environ un million de familles, répondant au seuil d’éligibilité requis du Registre social unifié, soit l’équivalent de 3,5 millions de Marocains, bénéficieront de la première tranche de ce soutien financier, dont la valeur ne sera pas inférieure à 500 dirhams par famille, quelle que soit sa composition, après que ces familles auront déposé leur dossier avant le 10 décembre et que leurs dossiers auront été traités», avait annoncé Aziz Akhannouch lors du Conseil de gouvernement tenu le 25 décembre. Le reste des familles qui ont déposé leurs dossiers après la date susvisée recevront les versements de décembre et janvier à la fin du mois prochain, a assuré le chef du gouvernement. Et d’ajouter que la porte de dépôt des dossiers reste ouverte aux familles répondant au seuil d’éligibilité, afin de bénéficier à l’avenir du soutien social direct. Le chef du gouvernement a par ailleurs souligné que le gouvernement a reçu, à travers le portail électronique www.asd.ma, depuis son lancement début décembre et à ce jour, plus de 1,9 million de demandes, notant que ce nombre ne cesse d’augmenter quotidiennement. Selon lui, 2023 représente une année charnière dans le processus de mise en œuvre des chantiers de «l’État social» et de mise à disposition des ressources financières pour assurer leur pérennité, qu’il s’agisse de la généralisation de l’assurance maladie obligatoire, de l’aide sociale directe destinées aux familles en situation de pauvreté ou de précarité, ou de l’aide pour l’acquisition du logement principal.

 

 

 

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