Protection sociale et compensation: comment concilier les deux réformes

Protection sociale et compensation: comment concilier les deux réformes

Le chantier de la généralisation de la protection sociale nécessite de réformer le système de compensation, selon Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget. 

 

Par A. Hlimi

Intervenant lundi à l'occasion du Forum mondial de la sécurité sociale (FMSS), organisé à Marrakech, Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a rappelé que le budget de la grande réforme de la sécurité sociale, initié par le Roi, nécessitera une enveloppe de 51 Mds de dirhams, dont 14 Mds de dirhams pour la généralisation de l'AMO, 19 Mds pour la généralisation des allocations familiales, 17 Mds pour les retraites et 1 Md de dirhams pour «fluidifier» le système des indemnités pour perte d'emploi.  Selon le ministre, la moitié de ce budget sera assurée par les contributions des citoyens, alors que l'autre moitié, soit près de 26 Mds de dirhams, proviendra du budget de l'Etat.

«La contribution de l'Etat dans le budget de cette réforme interpelle.‘(...) C'est pour cela que l'élargissement des allocations nécessitera une réforme de la compensation », a indiqué le ministre, laissant entendre qu'un abandon de ce système est à envisager : «Toutes les analystes et études montrent que cela (la compensation) ne profite pas correctement aux citoyens», a-t-il dit. A noter que le Projet de Loi de Finances 2023 prévoit un budget de 9,5 Mds de dirhams dès l'année prochaine pour transférer les ramedistes vers l'AMO, en plus d'un budget de 19 Mds de dirhams pour la généralisation des allocations familiales à partir du dernier trimestre 2023. Pour sa part, Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, a indiqué que le registre social unifié (RSU), clé de voute de cette réforme, sera opérationnel début 2023, soit deux ans en avance sur le calendrier initial.  D'ailleurs, les autorités publiques ont déjà démarré une période de test de ce système.

Cet été, le ministre de l'Intérieur avait indiqué au parlement   que le Registre compte déjà 120 mille personnes. Le RSU contribuera au ciblage précis des personnes ayant réellement besoin de soutien dans le cadre de l’ensemble des mécanismes de subvention publique existants et devrait remplacer à terme le système de compensation actuel. De son côté, Khalid Safir, Directeur général de la CDG, a souligné que les pouvoirs publics et l’ensemble des parties prenantes sont plus que jamais mobilisés pour la réussite du chantier national de généralisation de la protection sociale et qui vise à garantir, à tous les citoyens, l’accès à un système de protection sociale, pérenne, équitable et adapté.

Il a ajouté que grâce au lancement de ce chantier national hautement stratégique, le secteur de la protection sociale connait aujourd’hui une dynamique sans précédent qui s’appuie, entre autres, sur des institutions dédiées, mobilisées pour déployer le chantier de l’élargissement du système de protection sociale.  Pour Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et Environnemental (CESE), «la protection sociale n’est pas un acte de charité. C’est une nécessité vitale pour asseoir la cohésion sociale, mais aussi la prospérité de notre pays.

Le gouvernement a réussi à réaliser une réforme paramétrique et à dégager des valeurs actuarielles nécessaires au lancement de cette machine imposante qu’est la protection sociale. Maintenant, nous devons nous concentrer davantage sur le financement, et notamment sur la capacité contributive du privé», a-t-il affirmé.  A noter que la cérémonie de lancement du FMSS a également été marquée par la remise du prix spécial d’excellence attribué par l’Association internationale de la sécurité sociale (AISS) à CDG Prévoyance - CNRA - RCAR.

 

 

 

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