Projet de Loi de Finances 2021 : Une hausse de la valeur ajoutée agricole estimée à 11%

Projet de Loi de Finances 2021 : Une hausse de la valeur ajoutée agricole estimée à 11%

Le gouvernement prévoit une récolte céréalière de 70 millions de quintaux.

De nombreux défis à surmonter par le secteur.

 

Par C. Jaidani

 

Le projet de Loi de Finances 2021 table sur une amélioration de la valeur ajoutée agricole de 11%, après une contraction de 4,5% en 2020. Dès lors, le PIB agricole devrait progresser de 4% en 2021, tenant compte d’une évolution de 5,3% des impôts et taxes sur les produits nets de subventions contre une baisse de 6% en 2020.

Le PLF 2021 prévoit également une production céréalière de 70 millions de quintaux. La progression de 11% de la valeur ajoutée agricole devrait être le fruit de la consolidation des performances des céréales, avec une croissance de 119% de la valeur agricole, 5% pour l’arboriculture, 3,2% pour le maraîchage et 2,3% pour l’élevage.

Dans le rapport économique et financier, le PLF 2021 rappelle que l’agriculture est un secteur phare pour l’économie nationale. Son rôle est visible au niveau des emplois (32,5% de la population active en 2019), de la valeur ajoutée créée (12,6% de part dans le PIB), des investissements et des exportations réalisées. Malgré l’impact des aléas climatiques, le secteur a montré une certaine résilience, grâce au soutien massif de l’Etat dans le cadre du Plan Maroc Vert.

Dans ce cadre, il y a lieu de citer l’impulsion importante donnée à l’investissement productif, qui a permis d’atteindre une enveloppe globale de 7,9 milliards de DH en 2019 (contre près de 4,4 milliards de DH en 2008), dont près de 3,3 milliards de DH d’incitations publiques. Le Maroc s’est engagé dans une nouvelle stratégie agricole visant à améliorer son offre, renforcer l’inclusivité de sa politique agricole et atténuer davantage la vulnérabilité du secteur à l’égard des aléas climatiques.

Le PLF 2021 n’a pas manqué de relever le défi de l’agriculture nationale, notamment celui de son aval industriel, d’autant plus que ce secteur dispose actuellement d’une offre de production agricole qui est censée être suffisamment valorisée.

La transformation de la production agricole nationale demeure faible, comme en témoigne le rapport entre la valeur ajoutée des industries alimentaires et la valeur ajoutée agricole qui n’est que de 44% en 2019 contre plus de 100% en France. La diversification des débouchés est l’autre défi à relever par les exportateurs marocains.

Malgré un taux de croissance annuel moyen de 11,6% entre 2008-2019, les exportations agricoles demeurent caractérisées par une forte concentration sur le marché de l’Union européenne, avec plus de 80% (34% pour la France et 26% pour l’Espagne), alors que le continent africain n’en reçoit que 2% seulement.

Cette situation appelle à une revue de la stratégie de commercialisation des produits agricoles marocains, notamment à travers l’adaptation de son volet logistique (plateformes d’exportation et moyens de transport adaptés).

Vers un ajustement de la politique de tarification de l’eau d’irrigation
Le caractère erratique de plus en plus prononcé des précipitations, amplifiant la fréquence des sécheresses, génère une baisse des disponibilités en eau (forte baisse des apports par habitant de plus de 70% depuis 1960, se rapprochant du seuil de rareté absolue qui est de 500 m3/hab/an). A ce titre, en plus du recours systématique aux techniques économes en eau, un intérêt particulier devrait être accordé à l’ajustement de la politique de tarification de l’eau d’irrigation en tenant compte de la rareté de l’eau et du coût réel de sa mobilisation, et ce tout en prévoyant l’atténuation des coûts sociaux de ces ajustements et reconversions.

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