Présidence de la CGEM : Un fauteuil pour deux

Présidence de la CGEM : Un fauteuil pour deux

 

- Les binômes Hakim Marrakchi/Assia Aiouch-Benhida et Salaheddine Mezouar/Faïçal Mekouar ont un mois pour convaincre les chefs d’entreprise de les choisir comme patron des patrons.

- Le duel Marrakchi/Mezouar oppose deux personnalités aux profils et parcours professionnels bien différents.

 

 

Les adhérents à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) devront, le 22 mai prochain, choisir entre Hakim Marrakchi et Salaheddine Mezouar pour présider aux destinées de l’organisation patronale pour les 4 prochaines années.

Le Conseil d’administration de la CGEM a en effet validé en début de semaine dernière la candidature des binômes Hakim Marrakchi-Assia Aiouch-Benhida et Salaheddine Mezouar-Faïçal Mekouar, respectivement aux postes de président et vice-président général de la CGEM.

Le Conseil d’administration, sous la houlette de la présidente sortante Miriem Bensalah-Chaqroun, a jugé que ces deux candidatures répondent à toutes les conditions d’éligibilité prévues par les statuts et le règlement intérieur de la Confédération.

En revanche, le dossier de candidature du binôme constitué par Khalid Dahami et Narjiss Loudiyi, n’a pas été retenu en raison de la non-conformité à l’une des conditions d’éligibilité, a fait savoir la CGEM dans un communiqué, sans plus de précisions.

 

Deux profils bien différents

 

Ce sera donc un duel Marrakchi/Mezouar, deux personnalités aux profils et parcours professionnels bien différents.

Le premier, industriel et exportateur reconnu à la tête de Maghreb Industries, connaît bien la maison CGEM dont il fut vice-président de 2009 à 2012. Il a également présidé jusqu’à très récemment la commission internationale de la CGEM.

Sa colistière, Assia Aiouch-Benhida, Directeur général d’Optimum Conseil, est, elle aussi, une habituée des arcanes et des instances de gouvernance du patronat, puisqu’elle a été vice-présidente de la Fédération du commerce et des services, vice-présidente de la commission internationale ainsi que membre du Conseil d’administration de la CGEM.

Le binôme Marrakchi-Benhida met donc en avant cette proximité avec le monde de l’entreprise et sa connaissance des problématiques du moment, pour asseoir sa légitimité aux yeux des entrepreneurs. «Je pense qu’il est normal et naturel que les chefs d’entreprise souhaitent un des leurs pour les représenter auprès des parties prenantes du monde de l’entreprise», affirme Hakim Marrakchi (voir entretien).

Si Marrakchi insiste autant sur la fibre entrepreneuriale qui est la sienne pour en tirer une forme de légitimité, c’est qu’il sait que son adversaire, Salaheddine Mezouar, ne peut pas en dire autant.

En effet, l’ancien président de la COP22 n’a pas la même expérience dans le monde de l’entreprise que son adversaire. Et pour cause, il a occupé des fonctions ministérielles et partisanes depuis 2004.

Tour à tour ministre de l’Industrie, ministre des Finances, président du RNI, puis ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar n’est pas à proprement parler un entrepreneur pur jus. Mais il a bien d’autres atouts dans sa manche.

Fin communicant et poids lourd du paysage politico-médiatique, Mezouar a acquis au cours de ces années une stature certaine et a constitué un carnet d’adresses bien garni, que ce soit au Maroc ou à l’international.

Il peut également compter sur son colistier, Faïcal Mekouar, qui n’est autre que le vice-président de la CGEM. A en croire Mezouar, sa candidature est avant tout «une candidature de conviction, celle qu’un secteur privé fort, dynamique et responsable est nécessaire à notre pays», a-t-il déclaré à la presse le jour du dépôt de sa candidature. Et, selon lui, les soutiens, au sein même de la CGEM, des fédérations et des entreprises ne manquent pas, bien au contraire. «Ils sont très nombreux», assure-t-il.

Difficile à ce stade de prédire un gagnant. Les deux candidats vont battre campagne pour tenter de convaincre et développer leurs arguments durant près d’un mois (la campagne ayant officiellement démarré le 17 avril).

Une chose est sûre, le futur patron des patrons aura fort à faire en succédant à Miriem Bensalah-Chaqroun qui, durant huit ans de présidence, a réussi à faire de la CGEM un interlocuteur incontournable pour toute décision à caractère économique. ■

 

Par A. E.

 

 

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