Moulay Hafid El Alamy, ministre de l’Industrie et du commerce du Maroc © Fadel Senna AFP Photo
Nouveau coup de pouce de Moulay Hafid Elalamy aux industriels locaux. Après le rond à béton, ou le papier, c’est au tour des producteurs marocains de PVC de bénéficier de mesures de sauvegardes.
Dans un avis daté du 9 décembre, le ministère du Commerce et de l’Industrie annonce en effet la reconduction des mesures antidumping appliquées sur les importations de PVC originaires des Etats-Unis, après enquête de réexamen.
Initié le 14 décembre 2018, cette enquête de réexamen avait pour but de déterminer «s’il est probable que le dumping et de dommage continueront ou se reproduiront si le droit antidumping en vigueur était supprimé».
La mesure antidumping en question avait été appliquée sur le Polychlorure de vinyle (PVC) en décembre 2013 pour une durée de 5 ans. Le droit antidumping avait été par ailleurs maintenu provisoirement, pendant un an, à l’ouverture de l’enquête précitée.
Les motivations
Selon le ministère, la reconduction de cette mesure protectionniste et parfaitement légitime. L’enquête aurait en effet montré «l’existence d’une continuation de la pratique de dumping dépassant le niveau de minimis (2%) pendant la période d’application de la mesure, et ce particulièrement en 2017, 2018 et les 6 premiers mois de 2019». En cas de suppression de droit antidumping, les exportations de PVC vers le Maroc auraient repris de plus belle, «vraisemblablement» avec des prix de dumping.
Par ailleurs, sur le plan de la production nationale, l’amélioration au niveau de certains facteurs constaté entre 2014-2016, n’a pas permis à la branche de rentabiliser l’activité PVC entre 2014 et 2018. Les ventes à perte des opérateurs en PVC tout au long de la période d’application n’ont pas permis aux producteurs nationaux de dégager des bénéfices.
«Les opérateurs n’ont pas pu redresser l’ensemble de ses facteurs car l’application de la mesure initiale n’a pas suffi à corriger les effets dommageables du dumping».
Il a ainsi été estimé que la situation de la branche de production nationale reste «très fragile et vulnérable» et risque de s’aggraver davantage avec le retour des flux d’exportations de PVC en dumping des USA, si le droit en vigueur venait à être supprimé.
Le ministère de l'industrie estime au final que les résultats du rapport de l’enquête font que «les conditions de prorogation de la période d’application antidumping en vigueur sont réunis».