Melkisation: le programme commence à prendre forme progressivement

Melkisation: le programme commence à prendre forme progressivement

Des exploitants témoignent de leur satisfaction, mais évoquent certaines contraintes.

L’accompagnement technique est indispensable pour réussir les projets.

 

Par C. Jaidani

Dans le cadre de la stratégie «Generation Green», la melkisation des terres agricoles est un levier important pour donner une nouvelle impulsion à l’agriculture nationale. Entamé il y a quelques années, ce programme commence à donner ses fruits.

Les témoignages recueillis auprès de nombreux exploitants bénéficiaires montrent une certaine satisfaction. Toutefois, ils formulent quelques remarques et suggestions pour que le système puisse s’améliorer davantage. Ce mécanisme a permis un tant soit peu de valoriser le foncier rural d’accroitre l’investissement agricole et d’améliorer le niveau de vie de la population cible. Des mesures d’accompagnement sont déployées afin de permettre aux exploitants de renforcer leur capacité entrepreneuriale.

L’objectif est de les doter des compétences nécessaires pour assurer une exploitation rationnelle, optimisée et durable, et ce à travers l’adoption de techniques culturales résilientes aux changements climatiques et l’optimisation de l’utilisation de l’eau. «J’ai lancé un projet sur une superficie de 9 hectares de plantation d’oliviers. J’ai intégré ce domaine sans avoir aucune connaissance sur la filière. Mais, au fil des années, j’ai acquis l’expérience nécessaire et je continue toujours d’apprendre. C’est grâce à l’accompagnement des experts et des techniciens supervisés par l’Office national du conseil agricole (ONCA) que j’ai choisi une variété plus adaptée au sol de mon exploitation. Il s’agit de Arbiniqua qui, contrairement à la variété locale, a un bon rendement et commence à donner les récoltes à partir de la troisième année. L’Etat nous assure plusieurs facilités au niveau du financement et de la subvention pour les équipements d’irrigation. Mais, malheureusement, il n’y a pas d’assistance pour le pompage solaire. Mon investissement a nécessité près de 400.000 DH. Grâce au soutien de l’Etat, je n’ai payé que 30% avec plus de trois ans de différé», souligne Hafid Ghanidi, exploitant à Douar Hachem, dans la commune de Sidi Mokhtar, relevant de la province de Chichaoua. Cet exemple de succès est similaire à d’autres cas qui ont choisi d’investir dans l’agriculture. Mais certains entrepreneurs n’ont pas atteint leur objectif pour une raison ou une autre. Le plus souvent à cause du manque de maîtrise du processus de production ou d’exploitation, et parfois d’organisation.

«Certains porteurs de projets cherchent le gain facile et rapide. Ils choisissent des filières qui ont certes une grande valeur ajoutée, mais leur exploitation est très compliquée à l’instar des fruits rouges ou certains arbres fruitiers. On ne peut gérer une exploitation à distance en installant un gérant. Il faut être présent sur place et chaque jour pour suivre l’évolution des plantations et apporter les intrants nécessaires au moment opportun. C’est pour cela que l’encadrement technique est très important lors des premières années, surtout pour ceux qui n’ont pas d’expérience», souligne Mohamed Fahili, ingénieur agronome.

Il est donc utile d’encourager les filières les plus pratiquées au Maroc et qui sont simples à travailler, comme la plantation de l’olivier, du figuier et aussi l’agrumiculture. Il faut rappeler que le système de melkisation encourage les ayants droit à valoriser leur héritage. Consistant en la transformation de la propriété dans l’indivision des terres collectives situées dans les périmètres d’irrigation en propriétés individuelles au profit des ayants droit, l’opération de melkisation est actuellement mise en œuvre selon une nouvelle procédure optimisée en termes de délais et de coûts, qui a été élaborée par les différentes parties prenantes et formalisée par les ministres de l’Intérieur et de l’Agriculture. 

 

 

 

 

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