Logements subventionnés: la FNPI exige plus de détails sur le cahier des charges

Logements subventionnés: la FNPI exige plus de détails sur le cahier des charges

La formule proposée par le gouvernement est en nette décalage avec la réalité, selon les professionnels.

Un grand attentisme dans un marché toujours en berne.

 

Par C. Jaidani

Dans le cadre du PLF 2023, le gouvernement a décidé de revoir son système de soutien à l’accès au logement. Il est notamment proposé l’aide financière directe ciblée des ménages. L’exécutif a justifié cette initiative par la nécessité d’assurer un usage efficient et ciblé des ressources de l’Etat, en plus de donner au secteur un élan important sur le plan économique et social. Il a défini deux produits ciblant deux catégories de bénéficiaires. Ne dépassant pas les 300.000 DH, le premier produit est dédié aux ménages à revenu modeste.

C’est une version améliorée de l’offre déclinée auparavant pour le logement social. Le second produit cible la classe moyenne, dont la valeur du logement à acquérir est limitée à 600.000 DH. Dès l’annonce de cette disposition, les promoteurs l’ont rejetée en bloc, estimant qu’elle ne prend pas en considération différents paramètres très importants, notamment le coût des intrants qui n’ont cessé de progresser sous l’effet de la crise économique internationale, de l’inflation et aussi du foncier qui devient hors de prix, particulièrement dans les grandes métropoles. Pour donner plus de détail sur son positionnement, la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) a donné une conférence de presse.

«L’annonce du gouvernement dans le cadre du PLF 2023 a porté un coup au marché. Nous constatons une stagnation, les acquéreurs attendent l’entrée en vigueur du nouveau produit pour concrétiser leurs opérations. Et les promoteurs n’ont pas de visibilité ni de précisions sur les caractéristiques exigées pour ce produit. Nos recommandations n’ont pas été prises en considération», souligne Taoufik Kamil, président de la FNPI.

«Avant tout, il faut que le gouvernement nous fixe un cahier des charges pour établir nos projections et avoir une idée sur le coût de production. La réglementation change constamment et différents éléments entrent en jeu, comme l’introduction de l’efficacité énergétique dans les constructions, les parkings et autres. Tous ces changements devraient alourdir davantage le coût», ajoute Kamil. Les promoteurs appellent le gouvernement à revoir sa copie pour l’adapter à l’environnement du secteur qui est en perpétuelle évolution. Différents indicateurs ne sont pas pris en considération.

A ce niveau, Karim Ammor, vice-président de la FNPI, a indiqué que «le gouvernement a conçu un produit standard, alors que le coût de production est différent d’une région à une autre. Actuellement, le logement à 250.000 DH est difficilement réalisable dans des villes comme Fès et Marrakech. Il est irréalisable à Casablanca ou Rabat, à moins d’être dans les banlieues. Depuis sa conception jusqu’à aujourd’hui, les coûts de production ont plus que doublé. Pour le logement à 600.000 DH destiné à la classe moyenne, il est quasi impossible de le réaliser dans les grandes villes du Royaume, surtout que tout laisse présager que la situation ne va pas s’améliorer prochainement si l’on prend en considération la hausse des taux. 15.000 logements ont été produits dans ce créneau via le groupe Al Omrane». Par ailleurs, des membres de la FNPI ont profité de cette occasion pour rappeler le rôle économique du secteur immobilier en matière de création d’emploi, de création de valeur ajoutée, d’investissement et ses effets d’entraînement sur de nombreuses activités.

«Le secteur immobilier demeure surfiscalisé. Les régies et d’autres administrations pratiquent des tarifications excessives. Cela pèse lourdement sur les coûts et l’envolée des prix devrait se poursuivre. Le marché n’est pas porteur, et ce pour plusieurs raisons, notamment cette conjoncture défavorable. Tous les indicateurs du secteur sont en berne : 50% de baisse sur les dépôts d’autorisation de construire, 50% de moins sur les mises en chantier, régression de 50% des demandes de crédits bancaires pour les projets immobiliers et 30% sur les ventes», explique Anice Benjelloune, vice-président de la FNPI. 

 

 

 

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