Tanger a abrité une rencontre sur l'investissement industriel national. Selon les données révélées par Adil Rais président de l'antenne régionale de la CGEM de Tanger-Tétouan, le Maroc est confronté à une véritable crise de l'investissement.
Celui ne cesse en effet de dégringoler d'une année à une autre, passant de 31 Mds de DH en 2014, à 18 Mds de DH en 2015, et 17,51 Mds en 2016. La même tendance s'est poursuivie les deux dernières années, et tout laisse présager qu'elle continuera dans les années à venir.
L'intervenant s'est interrogé sur les raisons qui poussent l'Etat à accorder des avantages aux investisseurs étrangers alors que les nationaux n'en profitent pas. «Il faut revoir cette politique du tapis rouge», a estimé Adil Rais.
Il a recommandé de réviser les taux d'imposition et remédier à la problématique du coût de l'énergie.
Le responsable du patronat de la région a par ailleurs souligné que les PME marocaines ne peuvent concurrencer les entreprises étrangères qui bénéficient de fonds d'accompagnement de la part de leur pays d’origine.
Pour sa part, Hicham Zanati Serghini, DG de la Caisse centrale de garantie (CCG) a mis en exergue les moyens déployés par son organisme pour financer les entreprises.
«Notre rôle est d'aider le secteur financier à faciliter le crédit pour les entreprises. Plus de 8300 dossiers de PME ont été garantis par la CCG», indique-t-il, précisant que le Maroc a une économie de dette et non de capitaux.
Pour faciliter les opérations, la CCG a mis en place un système dématérialisé où une partie des dossiers, ceux dont le montant est inférieur à 10 MDH, sont traités au niveau régional.
Pour sa part, Ahmed Reda Chami, président du conseil économique, social et environnemental (CESE) a affirmé que le secteur industriel est impacté par différentes contraintes, comme la formation inadéquate avec les besoins du marché. Il a aussi souligné les difficultés pour les jeunes entrepreneurs de prendre des initiatives, affirmant qu’il est utile d'aider les acteurs économiques à travers des programmes ciblés.
Chami a saisi l’occasion pour énumérer un certain nombre de recommandations comme l'élimination de l'économie de rente, ainsi que le remplacement des autorisations par un cahier des charges. Il a aussi regretté que le taux de transformation industriel reste encore relativement faible, appelant à augmenter le degré de sophistication technologique des exportations.