Plusieurs hôteliers misent sur le tourisme interne dans un contexte où le tourisme international a du plomb dans l’aile.
Par M. Diao
A l’heure où nous mettions sous presse, le variant Omicron a été détecté dans plus de 80 pays. C’est dire la vitesse de propagation du virus, qui impacte négativement plusieurs économies, dont le Maroc.
Le pays, hormis quelques vols spéciaux, a décidé dans la foulée de fermer ses frontières avec les autres pays. Ce qui n’a pas empêché la confirmation, le 15 décembre 2021, du premier cas Omicron à Casablanca. La nouvelle a plongé les professionnels du tourisme, dont les hôteliers, dans une inquiétude absolue. La conséquence immédiate de la fermeture des frontières avec l’étranger, notamment pendant tout le mois de décembre, a été la mise en veille d’une période de haute saison où les établissements hôteliers font carton plein grâce à l’affluence en masse des touristes étrangers. D’ailleurs, le timing de la divulgation récente des 10 mesures proposées par la Confédération nationale du tourisme (CNT) dans l’optique de préserver les emplois d’un secteur à bout de souffle, n’est pas fortuit (www.laquotienne. ma).
Parmi les recommandations, il y a lieu de citer le prolongement du dispositif de versement de l’indemnité forfaitaire par la CNSS (voir page 27), la révision des échéanciers pour les paiements des charges sociales reportées et le moratoire fiscal au titre de 2020 et 2021. Ainsi, le contexte Covid-19 peu propice au tourisme international en raison de l’existence d’une kyrielle de mesures restrictives et contraignantes, a poussé plusieurs hôteliers marocains à se focaliser davantage sur le tourisme interne. Ce parti pris a été sublimé récemment par l’Office national marocain du tourisme (ONMT), qui a lancé une campagne de communication dédiée durant ce mois de décembre, porteur pour l’activité en raison des fêtes de fin d’année.
Innover pour survivre
Interrogé sur le contexte actuel marqué par l’absence des touristes étrangers, en raison de la propagation du virus Omicron, Bouchra Baha, directrice des ventes et du marketing de Radisson blu ressort Al Hoceima, analyse froidement la situation. «Nous restons très réalistes quant aux prévisions en raison du contexte pandémique. Aujourd’hui, nos actions concernent d’abord le tourisme interne (sport, détente, loisir, séminaires), sans oublier le tourisme international qui, à un moment donné, redémarrera. C’est pour cela d’ailleurs que nous gardons toujours le contact avec nos partenaires avec qui nous avons conclu des contrats», fait observer Baha, qui mentionne tout de même la poursuite de la dynamique de l’implantation du produit dans le Nord du Maroc, puisque le Radisson blu ressort Al Hoceima a ouvert ses portes récemment au cours de l’année 2021.
Pour le mois de décembre sur lequel nous comptons beaucoup ainsi que les vacances scolaires, je dirais que grâce au tourisme interne, les choses se passent relativement bien. Nous avons reçu des réservations pour les fêtes de fin d’année», explique la professionnelle, forte d’une grande expérience dans le domaine hôtelier au Maroc. En dépit de la situation chaotique que vivent plusieurs professionnels de l’hôtellerie, pour l’avenir, notre interlocutrice exprime certes un optimisme, mais altéré par le réalisme lié aux multiples incertitudes que fait peser l’évolution pandémique sur le secteur. «Cette crise nous impose la créativité pour pouvoir tenir le coup et en sortir», soutient Baha.
Notons enfin que pour la célébration des fêtes de fin d’année, l’établissement hôtelier a mis en place une offre (package) pour séduire les familles marocaines durant les 30, 31 décembre et 1er janvier.