HCP : Le PIB devrait enregistrer une régression de 1,8% au deuxième trimestre 2020

HCP : Le PIB devrait enregistrer une régression de 1,8% au deuxième trimestre 2020

 

Sous l’effet de la crise sanitaire COVID-19, la croissance de l’économie nationale aurait ralenti à +1,1% et s’établirait à -1,8% respectivement, aux premier et deuxième trimestres 2020, au lieu de +1,9% et +2,1% en l’absence de l’effet COVID-19, estime le HCP dans sa dernière note de conjoncture.

Cette contraction serait principalement le fait d’une baisse de près de la moitié du rythme de croissance de la valeur ajoutée du secteur tertiaire, suite à un arrêt presque total dans les activités de restauration et d'hébergement, d’une réduction de 60% de l'activité dans le transport et de 22% dans le commerce, en comparaison avec notre scénario de référence.

Au ralentissement des services, serait combinée une contraction de 0,5% la valeur ajoutée du secteur secondaire. Les industries manufacturières seraient les plus affectées par le repli de la demande étrangère adressée au Maroc, avec la chute de la production des secteurs de l’automobile, du textile et des industries électriques. Dans le même temps, les activités des mines subiraient le repli de la demande des industries chimiques, dans le sillage de la forte régression des exportations de l’acide phosphorique. 

Quant aux activités agricoles, leur repli se limiterait à 2,9%, en rythme annuel, grâce notamment à l’amélioration des perspectives de croissance des cultures printanières, favorisée par le retour quasi-général des précipitations à fin mars et la stabilisation des prix des aliments de bétail. Les effets de cette impulsion climatique devraient toutefois s’effriter, face à un prolongement des restrictions de circulation des travailleurs saisonniers et au maintien des mesures strictes de contrôle imposées par les pays européens au-delà du mois d’avril 2020, notamment pour les productions périssables comme les fruits et les légumes.

Au total, les effets du confinement au cours du mois d'avril 2020 devrait amputer la croissance du PIB de 3,8 points au deuxième trimestre 2020 par rapport au premier scénario,  soit l'équivalent d'une perte d'environ 10,9 milliards de dh, au lieu de 4,1 milliards de dhs un trimestre auparavant. Les services devraient y contribuer le plus (-2,49 points), suivis des industries manufacturières (-0,39 point).

Il est à souligner que ces prévisions restent sujettes à des révisions plus ou moins importantes au fur et à mesure de la publication de nouvelles données, dans un contexte empreint de fortes incertitudes quant à la durée de la crise sanitaire, aux effets néfastes sur l'activité économique des diverses mesures de confinement et de restriction aux déplacements, mais également quant à l'ampleur de l'impact des programmes de dépenses et des plans de soutien à l'économie nationale.

 

Nouvelle récession économique mondiale

La propagation du covid-19 au niveau de plusieurs pays aurait détérioré les perspectives de croissance de l’économie mondiale pour 2020. Le ralentissement, voire l'arrêt, de la production, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et le ralentissement de la demande tant intérieure qu’extérieure, entraineraient un recul de près 2 points de la croissance mondiale en 2020, pour se situer à 0,8%. La croissance en zone euro devrait se replier à -1,8% en 2020 et celle des Etats-Unis décélérerait à +0,5%. En Asie, la croissance ralentirait, également, pour s’établir à 3%. En Chine, elle reculerait à 4%, au lieu de +6,1% en 2019, soit le taux le plus bas enregistré depuis 30 ans.

Sur le marché des matières premières énergétiques, le cours du Brent se serait établi, en moyenne, à 32$/baril au premier trimestre 2020, en baisse de 20,1% en variation annuelle, dans un contexte de décélération de la demande mondiale d'énergie et d'une offre abondante ravivée par la divergence de l’alliance OPEP+ sur la réduction de la production. L’inflation mondiale serait restée modérée dans la plupart des économies au premier trimestre 2020. En zone euro, elle aurait ralenti à 1,2% en février, après 1,4% en janvier et devrait rester contenue au cours des prochains mois, pour clore l'année avec une hausse limitée à 1%.  

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