Habitats insalubres et à risque : Casablanca veut accélérer la cadence de relogement des familles

Habitats insalubres et à risque : Casablanca veut accélérer la cadence de relogement des familles

62.000 unités seront construites dans les 5 années à venir. La mobilisation du foncier et le montage financier des projets plus fluides que par le passé.

 

Par C. Jaidani

En prévision de la Coupe du monde 2030, Casablanca s’est engagée dans un vaste programme de réhabilitation, de restructuration et de renforcement de ses équipements de base. Mohamed Mhidia, le nouveau wali de la région Casablanca-Settat, veut passer à la vitesse supérieure pour réaliser les différents chantiers à temps et dans de bonnes conditions. En coordination avec les autres départements et intervenants, il enchaîne les réunions pour superviser de plus près tous les dossiers en suspens. Parmi les problématiques majeures qui ont donné du fil à retordre par le passé aux responsables de la ville, figure particulièrement celui du logement.

Outre le déficit accusé en matière d’offre d’habitat pour répondre à la croissance soutenue de la demande, la ville regroupe également beaucoup de bidonvilles et d’habitats menaçant ruine, dont il faut recaser les familles. L’effort est énorme quand on sait que Casablanca abrite près de 40% de la population vivant dans les bidonvilles au Maroc. Le contrat-programme pour la période 2024-2028, fixé par le département de l’Habitat ,veut éradiquer au moins 80% de ce genre de logements. Fatima Zahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, a affirmé dernièrement que son département a lancé une série d’appels à manifestation d’intérêt pour la construction de 62.000 unités dans la métropole dans les cinq années à venir, avec pour objectif de porter le volume des logements à 120.000 à l’horizon 2030.

«Le programme Villes sans bidonvilles (VSB) a pris du retard à Casablanca par rapport à d’autres villes, car le nombre de dossiers à traiter est très important. Il nécessite également l’intervention de nombreux acteurs publics et privés. Pour mener à bien les opérations de relogement, il faut au préalable mobiliser l’assiette foncière nécessaire, concevoir le montage financier, sans compter le règlement des contraintes techniques et administratives qui peuvent entraver les projets. L’approche participative impliquant les citoyens et la société civile a donné ses fruits et elle a permis d’accélérer la cadence des réalisations», a indiqué dernièrement El Mansouri dans une réunion avec les responsables de la région de Casablanca-Settat.

Au niveau des habitats menaçant ruine, Casablanca a recensé pas moins de 50.000 maisons vétustes ou ne présentant pas la solidité nécessaire. Ces logements sont implantés essentiellement dans l’ancienne médina ou dans des quartiers populaires comme Derb Soltane. Le Conseil de la ville a procédé à un diagnostic précis de la situation. Des commissions techniques ont fait l’inventaire de ces habitations. Elles les ont classées selon les risques d’effondrement qu’elles présentent, et ce pour accorder la priorité aux familles concernées en vue de les reloger le plus rapidement possible.

«Auparavant, les opérations de relogement avançaient lentement. C’était très compliqué de convaincre les familles de se déplacer à la périphérie de la ville, car elles craignaient d’être éloignées de leurs zones d’activité. La mobilisation du foncier se heurtait, elle aussi, à quelques complications. Mais, actuellement, le programme de relogement avance plus vite. Le wali Mhidia supervise en personne les différents chantiers et arrive à résoudre toutes les entraves qui peuvent survenir. En tant que société civile, nous jouons un rôle de trait-d’union entre la population et les autorités.

L’approche participative a permis d’accélérer la cadence des réalisations et de convaincre les familles les plus récalcitrantes d’adhérer aux différentes opérations de recasement», affirme Abdelkader Bouamri, militant associatif à l’ancienne Médina de Casablanca. «Casablanca aurait pu, il y a au moins une dizaine d’années, éradiquer complètement les bidonvilles et les habitats menaçant ruine. Mais le manque de coordination entre les départements concernés et l’insouciance des élus ont retardé les chantiers», conclut-il. 

 

 

 

 

 

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