A l'instar de plusieurs pays du monde, le Maroc est confronté à une croissance démographique galopante, qui s'est accompagnée d'une importante urbanisation. Les villes et les centres urbains constituent aujourd'hui l'espace de vie de 65% des Marocains.

Cette urbanisation accélérée a engendré des transformations profondes des territoires, qui ont occasionné plusieurs dysfonctionnements handicapant leur compétitivité. Il existe une forte pression sur les métropoles pour répondre à la demande sans cesse croissante.

Les nouveaux centres urbains sont une opportunité pour éponger le déficit existant dans les villes. Ils sont aussi préconisés pour absorber les besoins en logements et l’immobilier d’activités dans le milieu rural. Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, a, dès sa nomination, annoncé les couleurs, affirmant que son département est en voie de fixer une nouvelle feuille de route pour le secteur où il est question de réduire les disparités territoriales.

Dernièrement, en réponse à des questions orales à la Chambre des représentants, elle a annoncé que les nouveaux centres urbains ont un rôle important à jouer dans ce domaine. Il n’est pas question de lancer de nouveaux sites à partir d’une feuille blanche.

L’idée est plutôt de développer les petits patelins qui présentent certaines perspectives de croissance. Les souks hebdomadaires sont les plus préconisés du fait de leurs emplacements et leur qualité d’attrait. Par le passé, plusieurs sites de ce genre se sont transformés en quelques décennies en de véritables agglomérations émergentes.

Les exemples ne manquent pas : Had Soualem, Fqih Bensalah, Sebt Oulad Nemma, Sidi Bennour ou Khmiss Zmamra. Outre leur attractivité pour les personnes à la recherche de logement bon marché, ces centres sont devenus également très intéressants pour les industriels et autres opérateurs économiques. Pour l’Etat, ils sont très importants pour le développement local et régional et, surtout, ils permettent de réduire la pression sur les grandes métropoles.

Les centres urbains émergents sont un levier pour assurer un équilibre socio-spatial et le développement équilibré des territoires. Les résidents du monde rural, quand ils atteignent un certain niveau d’instruction, préfèrent émigrer vers les villes afin d’améliorer leur niveau de vie. Ils le font, le plus souvent, pour des raisons économiques. Ils sont à la recherche d’opportunités de travail et de développement plus valorisantes.

L’agriculture reste moins attractive en raison de son aspect fluctuant. La stratégie envisagée par l’Etat a pour objectif essentiel de réduire l’exode rural vers les grandes métropoles en augmentant l’offre de logements à bon marché dans les régions. Le département de tutelle cherche à identifier et établir les priorités pour les centres urbains émergents afin d’offrir aux nouveaux résidents un cadre de vie attractif, notamment l’existence d’écoles, de centres de santé, de services publics et surtout des postes d’emploi. Mais ces centres ne peuvent aspirer à la croissance escomptée sans un soutien de l’Etat.