Le top management de l’Internationale finance corporation (IFC) détaille les axes d’intervention de l’institution au Maroc, et confirme son soutien au développement stratégique du pays. Les détails.

Par : Badr Chaou

Le Groupe de la Banque mondiale affirme encore une fois son soutien au développement de l’économie marocaine. L’IFC (Internationale Finance Corporation), membre du Groupe Banque mondiale, vient d’octroyer un prêt accompagné d’une assistance technique à la région Casablanca-Settat (la Région) pour la mise au point de projets d’infrastructures régionales. Ce financement représente aussi le premier investissement de l’IFC dans un projet d’infrastructure porté par une région au Moyen- Orient et en Afrique (voir encadré).

Un large programme d’accompagnement

Ce capital d’investissement accordé par l’institution à la Région Casablanca-Settat s’inscrit dans le cadre plus large du programme du Groupe de la Banque mondiale visant l’appui aux réformes engagées par le Royaume. «Nous voulons accompagner le Maroc dans ses efforts de modernisation et de transformation de son économie, mais aussi dans son processus de régionalisation avancée.

Car le financement privé peut clairement apporter sa contribution au développement de l’emploi et de la productivité», a expliqué Sérgio Pimenta, vice-président de l’IFC pour le Moyen-Orient et l’Afrique, lors d’une conférence de presse tenue récemment à Casablanca. Notons en ce sens que l’IFC est engagée à hauteur de 250 millions de dollars depuis juillet 2019 en termes de crédits octroyés au tissu économique marocain.

D’après Xavier Reille, directeur du bureau Maghreb d'IFC, «les prêts pour le Maroc ont quadruplé au cours des dix dernières années, et ce afin de soutenir les réformes engagés par le pays». «Notre soutien à l’économie permettra d’avoir des impacts positifs pour le développement du Royaume et sa stratégie d’accompagnement des PME et PMI, qui est aujourd’hui l’un des sujets importants pour le Maroc», ajoute-t-il. L’institution a par ailleurs indiqué lors du même évènement avoir doublé ses effectifs entre la ville de Casablanca et Rabat afin de pouvoir accompagner au mieux sa stratégie au Maroc.

Verbatim : Sérgio Pimenta, vice-président de l’IFC pour le Moyen-Orient et l’Afrique

Au Maroc, nous sommes présents sur plusieurs axes. Nous soutenons ce que nous appelons les champions régionaux, et qui représentent les entreprises qui souhaitent se développer en dehors du Maroc et principalement en Afrique de l’Ouest, une région importante pour le Royaume et dans laquelle nous avons d’ailleurs accompagner plusieurs acteurs. Le deuxième axe concerne le soutien aux régions, et c’est en ce sens que va le prêt de 100 millions de dollars accordé à la région Casablanca-Settat.

Pour ce qui est du troisième axe, celui-ci est en lien avec l’investissement basé sur le modèle «PPP» (Partenariat public privé) que nous allons encourager avec l’ensemble des municipalités et régions, mais également avec l’Etat. Nous comptons appuyer tous les appels à la synergie entre le public et le privé. Il y a aussi un quatrième axe, et qui est très important pour nous. Il s’agit du soutien aux PME et PMI, dans l’industrie et les services, mais également dans le secteur agricole.

Nous travaillons également beaucoup sur l’environnement des affaires afin de soutenir le Maroc dans ses efforts d’amélioration du Doing business. C’est pour cela que nous avons, par exemple, signer un accord de coopération avec le Conseil de la concurrence, de sorte à rendre l’environnement des affaires plus équitable et faciliter l’accès aux opportunités d’investissements. Nous pensons que l’environnement des affaires améliore l’investissement et la croissance économique. A cet effet, il faut vraiment avoir des entreprises encore plus compétitives et dynamiques, et créatrices d’emplois.

Un prêt de 100 millions de dollars pour le développement d’infrastructures

L’IFC a octroyé une enveloppe de 100 millions de dollars à la Région Casablanca-Settat. Le prêt servira, en partie, pour financer sa contribution aux nouvelles lignes T3 et T4 du tramway de la ville de Casablanca. Ce projet d’extension permettra d’ajouter 39 stations et 26 kilomètres supplémentaires au réseau du tramway et de réduire le temps de trajet d’environ 40%, selon l’IFC. Ledit financement permettra également de soutenir la réalisation de plusieurs centaines de kilomètres de pistes et routes dans les communes rurales de la région Casablanca-Settat, permettant de relier quelque 400.000 personnes aux écoles, hôpitaux, marchés, et à d’autres services.