Fonds Mohammed VI pour l’investissement: ce qui sera exigé des PME

Fonds Mohammed VI pour l’investissement: ce qui sera exigé des PME

Dans le contexte actuel de crise sanitaire, des entreprises sous-capitalisées mais présentant un réel potentiel de développement pourraient être ciblées…

 

Par M. Diao

 

Les économistes nationaux s’accordent pour dire que l’Etat doit mettre en place des mécanismes budgétaires et financiers afin de permettre à l’économie nationale de sortir de la crise par le haut. Ces derniers, de plus en plus indulgents sur la hausse de la dette publique dans le contexte actuel, préconisent des investissements publics massifs afin d’accélérer le redémarrage de la machine économique toujours grippée par la pandémie.

C’est dans ce contexte que le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, doté d’un montant initial prévu de 45 milliards de DH, dont 15 milliards issus du budget 2021 de l’État, suscite beaucoup d’espoir auprès du monde des affaires, en particulier celui de l’entrepreneuriat. Pour cause, outre le financement et l’accompagnement des grands projets d’investissement, le véhicule financier, qui devrait permettre l’accélération de la relance post-covid-19, s'assigne un autre objectif majeur : celui de contribuer par le biais de fonds sectoriels ou thématiques au capital des PME.

Le Fonds investira aussi directement le capital des grandes entreprises, publiques et privées, actives dans les domaines considérés comme prioritaires. D’où la pertinence de s’interroger sur le profil des PME qui sont susceptibles d’être attractives pour le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, lequel réunit tous les ingrédients pour une forme de partenariat publicprivé réussie.

«Les PME susceptibles d’être attractives pour le Fonds Mohammed VI pour l’investissement devraient être en toute logique celles qui présentent un potentiel de développement certain, de par la nature de leur activité et leur capacité à engendrer directement ou indirectement un développement durable et créateur d’emplois, ainsi de par la qualité des hommes qui les pilotent», précise Rachid Seddik Seghir, expertcomptable et patron du cabinet Seddik.

Il y a lieu de rappeler que les domaines d’intervention prioritaires du Fonds sont la restructuration industrielle, l’infrastructure, l’innovation et les nouvelles technologies, l’agriculture, le tourisme, le financement et l’accompagnement des PME. Il est également possible que d’autres secteurs soient érigés en domaines prioritaires.

Rachid Seddik Seghir, expert en matière d’accompagnement et de conseil des entreprises, ne manque pas de souligner que dans le contexte actuel de crise sanitaire, des entreprises sous-capitalisées mais présentant un potentiel certain de développement devraient naturellement être ciblées, tout en leur exigeant de passer l’épreuve de la mise à niveau et de la mise en place d’un minimum de règles de bonne gouvernance. Il est à ce titre formel : la composante accompagnement est décisive pour l’éligibilité des PME et startup candidates aux financements.

La structure financière, le talon d’Achille des PME Dans le contexte de crise actuelle qui accroit les incertitudes, tout l’enjeu pour les PME sera de renforcer leurs structures financières en vue de lever les financements nécessaires auprès du marché financier. «Le capital risque, qui peine paradoxalement à se développer au Maroc, est certainement un instrument qui permettra aux PME d’équilibrer leurs structures financières par le renforcement de leurs fonds propres, ce qui facilitera l’accès au marché financier», analyse l’expert-comptable.

Au final, les PME souhaitant s’arroger les faveurs du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, qui devrait booster le capital investissement national, sont astreintes à mettre à niveau leurs structures financières, tout en adoptant des règles de bonne gouvernance. Bon nombre d’experts ne cessent d’attirer l’attention sur le fait que le tissu entrepreneurial national est composé majoritairement d’entreprises à fort potentiel, mais souffrant de manque de ressources et de financement. «D’ailleurs, les PME sont souvent amenées à faire des choix douloureux au niveau de l’allocation des moyens», observe notre interlocuteur.

 

 

 

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