Le sujet de l’employabilité est trop complexe pour être l’affaire d’un seul secteur ou d’un acteur unique.
Dans le cadre d’un nouveau partenariat public-privé, l’ANAPEC a signé plusieurs conventions avec des fédérations professionnelles, des entreprises et la société civile.
Par M. Diao
La question de l’amélioration de l’employabilité des jeunes, voire des moins jeunes est toujours pendante. L’une des tares de l’économie marocaine a trait à sa faible capacité à générer des postes de travail pérennes. Ce qui corse l’employabilité au Maroc. Le rapport portant sur le nouveau modèle de développement (NMD) rappelle en substance que l’économie marocaine est aujourd’hui confrontée au piège des pays à revenu intermédiaire, qui font les frais d’un essoufflement du rythme de croissance de leur PIB par habitant sur une longue période. La faiblesse des gains de productivité est généralement l’obstacle structurel à leur transition vers la catégorie de pays à revenu élevé.
D’où la pertinence du séminaire organisé par l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), sous le thème : «Partenariat public-privé : Au service de l’emploi, pour relever les défis et accompagner les ambitions du nouveau modèle de développement». «Le gouvernement ambitionne de déployer une politique de l’emploi efficace. Ce qui passe, entre autres, par la mise en place de politiques sectorielles et l’investissement dans les ressources humaines afin d’anticiper les besoins du marché du travail», assure en substance Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences.
Un partenariat win-win
La question de l’employabilité est trop complexe pour être l’affaire d’un seul secteur ou d’un acteur unique. Consciente de cette donne fondamentale, l’ANAPEC, dans le cadre du PPP, a scellé lors du séminaire organisé mercredi dans la capitale économique, plusieurs partenariats avec des fédérations professionnelles (FMES, Fenagri), des groupes privés (PSA, Sumitomo, Managem, Jumia, Lydec, groupe Akwa) et la Fondation marocaine de l’éducation pour l’emploi (EFE-Maroc). «Les différentes conventions conclues s’inscrivent dans le cadre d’un nouveau PPP innovant au service de l’emploi», dixit Mohamed Achiq, DG de l’agence nationale spécialisée dans l’intermédiation sur le marché de l’emploi. Selon le patron de l’ANAPEC, les différentes conventions sont dictées par l’objectif de l’efficacité et de la performance.
Les entreprises sont à même de déterminer et d’évaluer leurs besoins futurs, ce qui légitime amplement ce PPP et confère davantage de sens au rapprochement entre les acteurs spécialisés dans la formation des compétences et l’insertion professionnelle et les entreprises et les fédérations professionnelles. Des secteurs friands de compétences pointues «L’outsourcing génère plus de 120.000 postes de travail au Maroc et 14 Mds de DH de chiffre d’affaires à l’export. Notre branche, qui est en passe d’enregistrer un record de croissance en 2021, comporte des métiers à haute valeur ajoutée, nécessitant des profils pointus et spécifiques (ingénieurs, experts en finance, etc.)», soutient Youssef Chraibi, président de la Fédération marocaine de l’externalisation des services (FMES).
Chraibi qui a insisté sur l’évolution des pratiques dans l’outsoursing, a fait savoir que l’anticipation des besoins en ressources humaines passe par une fine analyse de la stratégie des donneurs d’ordre basés à l’étranger. Pour sa part, Abdelmounim El Eulj, président de la Fédération nationale de l'agroalimentaire (Fenagri), estime que le secteur agroalimentaire, challengé par les enjeux liés à la compétitivité, doit prendre le virage de l’industrie 4.0. Ce qui met en perspective les besoins en compétences hautement qualifiées, notamment les ingénieurs. En cela, le discours du ministre se veut rassurant.
«Davantage de moyens seront donnés à l’ANAPEC pour la renforcer…. L’accent sera mis sur l’amélioration de l’employabilité via la formation, l’insertion des jeunes, en concertation avec les différents partenaires, sans oublier la promotion de l’auto-entrepreneuriat», explique en substance Sekkouri. Ce dernier a aussi révélé que le statut de l’autoentrepreneur est appelé à évoluer vers plus de flexibilité (par exemple, possibilité pour l’autoentrepreneur de recruter).