Suite de notre dossier consacré aux responsables politiques qui ont été à la hauteur de leur fonction et de la confiance que leur ont accordée les citoyens dans la gestion de la crise sanitaire.
Après le chef du gouvernement hier, place à l’argentier du Royaume, Mohamed Benchaâboun.
Par David William
Sous sa casquette de ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun est mobilisé depuis le début de la crise sanitaire, en tant que chef d’orchestre du Comité de veille économique (CVE).
Le CVE, bras économique et financier de l’Etat créé pour lutter contre les impacts du coronavirus sur l’économie nationale, a ceci de particulier qu’il s’affranchit des démarches procédurières, pour réagir avec diligence et apporter des réponses concrètes et pertinentes aux besoins exprimés, entre autres, par les différents opérateurs touchés par la crise.
Puisant ses ressources du Fonds spécial Covid-19 mis en place sur instructions du Roi Mohammed VI, le CVE a pris bon nombre de mesures qui, aujourd’hui, ont permis à des milliers d’entreprises d’amortir le choc induit par cette pandémie.
Que l’on se rassure cependant : au sein du CVE, les décisions ne sont pas du ressort exclusif de Benchaâboun. Bien au contraire, elles se prennent de façon collégiale, dans le strict intérêt de la collectivité. Et le moins que l’on puisse dire est que ses membres, à savoir 7 ministères, Bank Al-Maghrib, le GPBM, la CGEM et 2 Fédérations, auxquels sont adjoints, si nécessaire, d’autres acteurs publics ou privés, ont fait le job.
Le CVE a pris, rien que pour les PME, pas moins de 10 mesures de soutien. Inimaginable pour un Etat normal… qui fonctionne dans une conjoncture «normale» !
Mais Benchaâboun n’en a pas fini. Il reste très attendu sur le Plan de relance économique qui «devra permettre à la fois d’accompagner le redémarrage progressif de l’activité des différents secteurs de l’économie nationale, en cohérence avec le schéma de déconfinement prévu, et créer les conditions propices pour une relance économique vigoureuse à la sortie de la crise du Covid-19».
Là aussi, il a eu une démarche avisée en associant tous les acteurs économiques à la réflexion. C’est dans ce cadre d’ailleurs que la CGEM lui a soumis un document consolidé autour de 25 plans de relance sectoriels et de 508 propositions de mesures émanant des Fédérations professionnelles.
Ne nous méprenons-pas cependant : si le plan que va concocter le Maroc va jeter les bases d’un «pacte pour la relance économique et l’emploi», il ne pourra éponger tous les problèmes. Surtout que beaucoup de secteurs de l’économie nationale éprouvaient des difficultés bien avant la crise sanitaire. Il y aura donc forcément des déçus.
Croire que Benchaâboun est un super-héros qui réglera tous les problèmes, d’un coup de baguette magique, est un leurre. D’autant qu’il a des impératifs budgétaires. Un budget déjà sacrément chahuté par cette crise.
Retrouvez demain la suite de notre dossier avec un portrait de Moulay Hafid Elalamy.