Le taux de couverture au niveau national passe à 84%.
La présence de plusieurs intervenants et administrations est la principale contrainte pour la production et la validation de ces documents.
Par C. Jaidani
La croissance économique et démographique aidant, l’urbanisme a connu un essor remarquable au Maroc. Pour accompagner cette dynamique, le gouvernement est appelé à mettre en œuvre une stratégie dédiée en phase avec ses ambitions.
La réalisation des documents d’urbanisme est la principale contrainte qui perturbe le développement des villes. C’est un constat que partagent les promoteurs, les aménageurs et autres professionnels du secteur. Malgré la mobilisation de nouvelles assiettes foncières, leur accompagnement sur le plan administratif, leur viabilisation et leur homologation posent encore différents problèmes.
Intervenant dernièrement à la Chambre des conseillers, Fatima-Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, a annoncé que «les documents d’urbanisme permettent d’installer une vision économique et sociale. Ils visent notamment à lancer une offre d’habitat et de mettre en œuvre les infrastructures de base. Leur absence engendre une certaine anarchie».
La ministre a fait le bilan des réalisations à ce niveau. Ainsi, sur 1.503 communes, 1.259 disposent de ces documents, soit un taux de couverture nationale de 84%. Au niveau rural, sur 1.282 communes, 1.112 en bénéficient, soit un taux de couverture de 87%. «Notre priorité est de généraliser les documents d’urbanisme à toutes les régions du Royaume. Nous avons accéléré la cadence de production. A cet égard, 51 documents d’urbanisme (34 schémas directeurs et 17 plans de développement urbains) ont été approuvés au cours du premier semestre de l’année en cours.
En dépit de ces efforts, nous sommes conscients qu’il existe une certaine lenteur. Nous essayons de remédier à cela et nous avons déjà diffusé, en date du 1er mars 2022, une circulaire à ce sujet dans l’attente de la réforme du texte de loi», informe Mansouri. Mais pour les spécialistes du secteur, ce domaine ne relève pas uniquement de la responsabilité du département de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme. En effet, les commissions locales, qui regroupent plusieurs administrations et d’autres acteurs publics ou privés, au nombre d’une cinquantaine, interviennent pour la validation de ces documents d’urbanisme.
«Il y a plusieurs intervenants dans ce domaine, notamment les départements ministériels ou leurs représentants locaux. Certes, le ministère de l’Habitat est le chef de file, mais d’autres administrations siègent dans les commissions locales, dont celles de l’Intérieur, la direction des domaines, la protection civile, l’eau et l’environnement, l’ONEE, les régies de distribution d’eau et d’électricité, les eaux et forêts et les sociétés de télécoms», souligne Mohamed Alaoui, expert en immobilier.
«Chaque intervenant donne son avis. Parfois, les remarques formulées, surtout techniques, ont un caractère contraignant et peuvent bloquer ces documents d’urbanisme. Il est souhaitable que le projet ait l’aval de toute la commission. C’est ce qui explique le retard pris en matière de production des documents urbains», explique Alaoui.