Même si les PME et TPE représentent plus de 90% du tissu économique national, les experts de l’institution de Bretton Woods affirment que la création d’emplois au Maroc est davantage du ressort des grandes entreprises que celui des sociétés de taille modeste, en l’occurrence les TPE et les PME.
Le rapport du haut-commissariat au Plan (HCP) et de la Banque mondiale (BM) portant sur le marché du travail au Maroc est riche d’enseignements à la fois pour le profil des entreprises qui créent davantage d’emplois et les difficultés rencontrées par les sociétés marocaines.
Le document précité confirme la situation pour le moins difficile que traversent les TPE-PME qui sont dans une logique de survie aux yeux de nombre de professionnels.
Cela dit, l’autre information non moins importante révélée est que les entreprises marocaines sont plus grandes que celles issues des autres pays de la région MENA. Pour preuve, le nombre moyen de travailleurs à temps plein permanents est de 55,5 dans le Royaume contre 29,9 dans la région MENA, et 36,4 dans le reste du monde.
Par ailleurs, les entreprises évoluant dans les branches de pointe semblent tirer leur épingle du jeu. Pour cause, près de 80% des sociétés dans les services hautement qualifiés ont augmenté en taille, tandis que près de la moitié des entreprises de la construction ou de faible niveau technologique et de services ont réduit leur taille sur les trois dernières années, en diminuant leurs effectifs.
Au-delà de cette configuration inhérente à la création d’emplois, baromètre du dynamisme de l’entreprise, les experts de la Banque mondiale ont identifié des obstacles majeurs à la pérennité du tissu entrepreneurial national.
Outre l’accès au financement pour les TPE et PME, il s’agit de la corruption et de la mauvaise formation de la main-d’œuvre.
En revanche, l’instabilité politique ou l’accès à l’électricité constituent les principales préoccupations des entreprises de la région MENA.
Rappelons que seulement 48,8% des travailleurs au Maroc reçoivent une formation formelle.
Signalons enfin que près de la moitié des entreprises de la construction ou de faible niveau technologique et de services ont réduit leur taille sur les trois dernières années.
Najib Abouloula, directeur de la société Concept Automation
«Il est vrai qu’au Maroc, ce sont les grandes entreprises qui ont la capacité de recruter en masse. De ce fait, elles créent davantage de postes de travail que les TPE et PME. Ces dernières doivent avoir une visibilité sur l’activité du marché domestique avant d’envisager le recrutement. Or, cela n’est pas toujours aisé au regard de la conjoncture économique. Concernant les difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises marocaines selon la Banque mondiale, notamment la corruption et le manque de formation de la main-d’oeuvre, il y a lieu d’émettre deux remarques de fond. La corruption peut exister dans certains grands marchés où d’importants montants sont en jeu. Mais en ce qui nous concerne, nous parlerons d’absence de transparence. Dans notre branche d’activité, notamment la gestion de l’énergie et les TIC, la main-d’oeuvre est de plus en plus mieux formée au Maroc. Toutefois, les diplômés des écoles d’ingénieur et d’instituts de formation doivent être encadrés une fois recrutés. Il faut savoir que les théories enseignées lors de la formation académique diffèrent parfois de la réalité du terrain». ■
M. Diao