Cette Loi de Finances est celle de la poursuite du rééquilibrage du profil des finances publiques. Cette orthodoxie budgétaire est une constante des budgets successifs depuis que le Maroc s’est abrité sous le parapluie de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) du Fonds monétaire international (FMI) en 2012.
Pour l’année 2018, le gouvernement s’engage ainsi à ramener le déficit budgétaire «autour de 3% du PIB». Pour y arriver, l’Exécutif assure que l’effort de rationalisation du train de vie de l’Etat sera poursuivi, tout en maintenant l’effort de l’investissement public. L’optimisation et la mobilisation des recettes fiscales et douanières se poursuivront également.
L’IS continuera d’alimenter les recettes
Evaluées à près de 237 milliards de DH en 2018, les recettes ordinaires s’inscriraient en progression de 4,5% en comparaison avec les prévisions de la Loi de Finances 2017. Cette amélioration est principalement le fait de la hausse de 5,2% des recettes fiscales.
Les recettes des impôts directs devraient s’établir à 97 milliards de DH en 2018, en hausse de 8,6% par rapport à la LF 2017. Les recettes au titre de l’IS (impôt sur les sociétés) poursuivront leur trend haussier, et devraient s’établir à 51,2 Mds de DH, en hausse de 12,3% sur un an. Les recettes de l’IR (impôt sur le revenu) progresseront, elles, de 2,2% en 2018, pour s’établir autour de 41,7 Mds de DH.
Concernant les impôts indirects (TVA et taxe intérieure de consommation), les recettes sont estimées pour 2018 à 87,1 Mds de DH, en progression de 3% sur un an. Notons que les droits de douane devraient générer des recettes en hausse de 8,5% pour s’établir autour de 9,7 Mds de DH. Quant aux dons des pays du Golfe, ils devraient atteindre 7 Mds de DH en 2018.
Hausse de 2% de la masse salariale
Au niveau des dépenses ordinaires de l’Etat, elles sont estimées à 215,8 milliards de DH en 2018, en augmentation de 2,8% par rapport aux prévisions de la LF de 2017. Parmi les postes de dépenses les plus significatifs, seules les charges en intérêt de la dette, estimées à 27,1 milliards de DH, sont en recul (-1,3%). Tous les autres postes de dépenses enregistrent des hausses plus ou moins légères. C’est le cas notamment de la masse salariale qui devrait atteindre l’année prochaine près de 109 milliards de DH, en hausse de 2% comparativement aux prévisions de 2017. C’est le cas aussi des dépenses en biens et services qui atteindraient 175 milliards de DH, en progression de 4,3% .
Dans ce contexte, le gouvernement pronostique une dette du Trésor représentant près de 64,7% du PIB. Quant à la pression fiscale, elle devrait représenter 21,1% du PIB en 2018 (20,9% en 2017).