Covid-19 : La médecine privée mobilisée

Covid-19 : La médecine privée mobilisée

Le Covid-19 mobilise toutes les forces sanitaires du Royaume : hôpitaux publics, militaires mais aussi le secteur privé.

L’Association nationale des cliniques privées (ANCP) assure la contribution des cliniques dans la gestion de cette crise actuelle.

Le point avec Redouane Samlali, président-fondateur de l’ANCP.

 


Propos recueillis par : Chaimaa Abounaim


 

Finances News Hebdo : Que pensez-vous des mesures prises par le Maroc face au Coronavirus ?

Redouane Samlali : Arithmétiquement, la situation du Maroc n’est pas inquiétante. 143 cas c’est peu par rap- port à d’autres pays, mais les possibilités d’un scénario dramatique sont la crainte des autorités sanitaires du pays, aussi bien publiques, militaires ou privées.

Avant de parler des mesures prises, je salue les minis- tères de la Santé, de l’Intérieur et les Forces armées royales, ainsi que tous les autres départements qui participent dans la lutte contre l’infection Covid-19.

Aujourd’hui, nous sommes cités en exemple à l’échelle internationale concernant les mesures que l’Etat a prises, ce qui montre l’importance de la réactivité de tous les acteurs, en si peu de temps, pour prendre les précautions nécessaires dès les premiers cas, afin d’éviter les scénarios de la France, d’Espagne et d’Italie.

 

F.N.H. : Votre association a fourni de l’aide au secteur de la santé pour lutter contre ce virus. En quoi consiste cette assistance ?

R. S. : Concernant l’Association nationale des cliniques privées, cela fait dix jours que nous travaillons avec les responsables de chaque région du Maroc pour coordon- ner nos actions, qui vont être mises en place, au fur et à mesure du développement de l’infection. Premièrement, nous avons mis en place des procédures communes en termes d’identification des cas.

Nous sommes aussi en train de former nos ressources humaines pour élargir le staff médical. La deuxième action, c’est la mise à disposition de lits de réanimation dédiés au Covid-19.

Aujourd’hui, la grande hantise des autorités est le rush des malades en réani- mation, et comme vous le savez la capacité du Maroc est de 1.600 lits. Nous essayons donc de nous organiser avec le ministère de la Santé pour mettre le maximum de lits libres à sa disposition. Actuellement, la première action à travers tout le royaume est de mettre à la disposition des services de réanimation hospitaliers, des respirateurs.

Nous comptons à ce jour une cinquantaine de respirateurs qui sont déjà à la disposition du ministère de la santé, ainsi que des moyens de surveillance électroniques, et une liste d’une quinzaine de réanimateurs à Casablanca aux côtés de leurs confrères de l’Etat. Nous avons aussi des cliniques qui se sont portées volontaires pour une éventuelle réquisition.

 

F.N.H. : Une personne ayant les symptômes du Covid-19 peut-elle aujourd’hui se présenter directement à une clinique pour être soignée ?

R. S. : Non, je tiens à préciser que les personnes qui pensent être atteintes de ce virus, doivent se diriger vers les centres spécialisés. Ces derniers vont les orienter vers le centre où elles seront soignées, pour une meilleure traçabilité, vu que seul le secteur étatique bénéficie des moyens pour détecter le virus.

Mais, évidemment, en cas d’afflux sur les structures étatiques, nous serons amenés à délocaliser les cas au niveau des structures privées. Aujourd’hui, tout le service de réanimation de l’hôpital de Sidi Moumen a été équipé par le secteur privé. Les cas de coronavirus au Maroc bénéficient déjà, indirectement, de l’aide des structures privées à travers le matériel qu’on a cité.

 

F.N.H. : Selon la situation actuelle du pays, pensez-vous que nous avons les moyens suffisants pour faire face au Covid-19 ?

R. S. : Je pense que les parties concernées ont compris que la situation était alarmante, chose qui a incité à prendre des mesures coura- geuses. Il est vrai qu’en cas d’épidémie grave, tout sera mis en œuvre pour lutter contre le Covid-19, et tous les moyens seront utilisés. Nous espé- rons ne pas arriver à ce stade, sauf qu’à ce jour, per- sonne ne peut affirmer que la situation est maîtrisable.

Nous avons tous assisté aux drames des trois pays (Espagne, France et Italie) qui ont les systèmes de santé les plus développés en Europe. Malgré cela, ils ont été dépassés par le virus. Il a fallu seulement 15 jours pour que ces pays basculent vers une situation dramatique.

 

F.N.H. : Nous avons entendu parler des traitements thérapeutiques, notamment la Chloroquine. Qu’en pensez-vous ?

R. S. : La plupart des malades qui ont pris ce traite

ment, ont eu une négativation de la charge virale, aussi bien en France qu’en Chine. Aujourd’hui, au Maroc, nous venons de démarrer ce traitement. L’Etat a acheté tout le stock de Chloroquine disponible. Nous allons évaluer cela durant quelques jours. Ce traitement a démontré une partie de son efficacité, par exemple à Marseille.

Les cas qui ont pris ce médicament, ont négativé leur charge virale. Mais c’est encore trop tôt pour dire qu’on a découvert le traitement miracle.

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