Covid-19/Agriculture : Les saisonniers se font rares

Agriculture : les saisonniers se font rares

 

Les restrictions sur les déplacements ont réduit les disponibilités des travailleurs agricoles en cette période de moisson.

 

Par C.J

 

L a sécheresse a frappé de plein fouet le secteur agricole. La campagne pour les céréales d’automne est considérée d’ores et déjà compromise.

 Les dernières pluies du mois de mars n’ont eu aucun effet bénéfique pour redresser la situation, bien qu’elles soient vitales pour les légumineuses et les autres cultures printanières. Et comme un mal n’arrive jamais seul, la crise sanitaire a aggravé la situation.

Le confinement a en effet perturbé l’activité du secteur, même si le département de tutelle s’est voulu rassurant en annonçant que tout se déroule normalement.

De nombreux échos font pourtant état de l’insuffisance des travailleurs agricoles, surtout les saisonniers qui, pour la plupart, font des déplacements d’une région à une autre ou entre les provinces.

 «Les moissons ont déjà commencé en particulier dans les régions Sud du Royaume. Même si la récolte prévue est assez médiocre, il y a tout un travail à réaliser. On constate une demande de main-d’œuvre en hausse au cours de cette période, qui devrait se poursuivre jusqu’au mois de juin. Pour combler nos besoins, nous faisons appel aux travailleurs des autres régions», souligne Abdallah Chafii, agriculteur de la région de Benslimane.

Force est de constater que de nombreuses exploitations sont de type familial où le travail non rémunéré est le plus usité. Mais pour les activités saisonnières, l’appel à la main-d’œuvre rémunérée en dehors de la famille est inévitable.

 Les restrictions imposées par les autorités sur les déplacements ont réduit sensiblement les disponibilités des travailleurs. Les propriétaires des moissonneuses-batteuses commencent la saison à partir des régions de Souss, remontent vers le Nord pour les régions d’El Haouz, Chiadma, Abda, Chichaoua, R’hamna puis Doukkala et enfin Chaouia. C’est un circuit annuel qui concerne toutes les régions céréalières du Royaume.

«Cette année, nous avons rencontré des difficultés pour nous déplacer entre les régions. J’habite un douar de la région de Sidi Bennour et je n’ai pas pu faire le voyage comme d’habitude surtout que je dois être accompagné d’au moins quatre travailleurs. Mais la loi sur le confinement impose une limite de deux personnes par engin agricole», déclare un propriétaire d’une moissonneuse-batteuse.

Tous les exploitants agricoles attendent la fin de cette crise sanitaire pour reprendre leur activité normale. Les grandes exploitations spécialisées dans les fruits et légumes qui ont conclu des contrats avec des clients étrangers ont, elles aussi, des contraintes en matière de livraison. «Les récoltes doivent se faire à un moment bien précis. Avant la date, les produits n’arrivent pas à la maturation nécessaire. Après la date, ils risquent de perdre de leur qualité. Les normes étrangères sont très rigoureuses, et les produits ne respectant pas les critères exigés sont rejetés», affirme Lahoucine Adardour, président de l’Association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL).

Les exploitants agricoles veulent accélérer le rythme de travail au cours de ce mois d’avril car la température est modérée. D’autant que pendant le mois sacré de Ramadan, le rendement baisse en général. Le monde rural, à l’instar de tout le pays, attend impatiemment la fin du confinement pour retrouver son dynamisme. ◆

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