Conseil de la concurrence : témoin de la dynamique économique

Conseil de la concurrence : témoin de la dynamique économique

Dans un contexte de réforme et de modernisation du cadre concurrentiel, le Conseil de la concurrence renforce son rôle de régulateur et de pédagogue auprès des acteurs économiques et du grand public. De la clarification des pratiques à la vigilance sur les marchés publics, le Conseil se positionne comme un observateur privilégié du dynamisme économique du Maroc.

 

Par A. Hlimi

Dans un contexte de modernisation de la réglementation concurrentielle, le Conseil de la concurrence a organisé, mardi 18 février, sa troisième édition annuelle destinée aux médias, réunissant acteurs économiques, journalistes et experts internationaux. Cet événement, devenu incontournable, met en lumière l’importance que donne le Conseil aux médias pour vulgariser et expliquer les enjeux de la concurrence au bénéfice de l’ensemble du tissu économique national. Le président du Conseil, Ahmed Rahhou, a ouvert la cérémonie en soulignant l’importance d’un dialogue constant avec la presse pour informer le grand public sur les évolutions majeures de l’économie marocaine.

«Nous sommes ici pour garantir que l’information circule de manière claire et transparente, afin de permettre à tous de comprendre les mécanismes de la concurrence et leurs retombées sur l’économie», explique-til. Cette démarche s’inscrit dans une logique proactive, notamment après les amendements de la loi sur la concurrence et la liberté des prix intervenues en 2023, dont 2024 fut la première année d’application intégrale.

Rahhou a notamment insisté sur le bilan préliminaire de l’année écoulée, en amont du rapport annuel à venir. Le Conseil a traité 160 dossiers, un chiffre qui témoigne d’une activité soutenue malgré une révision du seuil de déclaration dans les opérations de fusionacquisition et de création d’entreprises. Pourtant, le relèvement des seuils déclaratifs avait pour but de réduire le nombre de dossiers traités et alléger le travail des équipes du Conseil. Selon lui, «ce volume de dossiers démontre que l’économie marocaine reste extrêmement active et que la régulation ne doit en aucun cas freiner le dynamisme entrepreneurial». Il a en outre évoqué la diversité des secteurs concernés, de l’industrie aux services, en passant par le tourisme, la santé publique et l’éducation nationale.

Clarification des pratiques et nouveaux outils

Parmi les axes de travail prioritaires, le Conseil met désormais l’accent sur la publication de lignes directrices visant à clarifier l’interprétation des textes législatifs en matière de concurrence. «Lorsque la loi n’est pas assez explicite, il est primordial que le Conseil apporte sa doctrine afin que les opérateurs économiques et les cabinets juridiques sachent exactement comment agir dans le cadre légal», explique Rahhou.

Ce dispositif, inspiré de pratiques internationales, devrait faciliter la collaboration entre entreprises, tout en prévenant les dérives et en améliorant la transparence du marché. Le président a également annoncé l’accélération de la publication de monographies sectorielles. Ces travaux, fruit d’un riche recueil d’informations sur les opérations de concentration, offriront une vision détaillée de l’état de la concurrence dans divers secteurs, renforçant ainsi la capacité des investisseurs et des autorités publiques à adapter leurs stratégies.

Une vigilance accrue sur les marchés publics

Enfin, un point sensible a été abordé : la relation entre le privé et le public, notamment dans le cadre des marchés publics. Bien que le Conseil ne soit pas impliqué dans la rédaction des cahiers des charges ou la sélection des prestataires, il intervient en cas d’ententes déloyales visant à fermer le marché à certains opérateurs. «Ce sujet est d’autant plus important que nous constatons déjà quelques dossiers sensibles dans ce domaine», souligne Rahhou. La conférence se veut aussi le prélude à une collaboration renforcée avec les autres instances de contrôle, afin de préserver une concurrence saine et équitable. 

Une relation indissociable avec la presse
Tout au long de son intervention, Ahmed Rahhou a réaffirmé la nécessité d’un lien étroit avec la presse, véritable relais de l’information et garant de la transparence. «La presse joue un rôle essentiel pour expliquer notre travail, justifier nos décisions et, le cas échéant, challenger nos pratiques», note-t-il. Ce dialogue constant contribue à instaurer une culture de la régulation claire et accessible, indispensable à la bonne santé de l’économie nationale. Pari gagné !

 

 

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