Commerce extérieur : Assurer sa marchandise, un passage obligé

Commerce extérieur : Assurer sa marchandise, un passage obligé

 

L’assurance-crédit à l’export améliore la compétitivité des entreprises.

Elle permet une meilleure couverture face aux risques de transport.

L’Asmex sensibilise ses membres sur la question.

 

Par : Badr Chaou

 

Les opérateurs encourent de nombreux risques lors de l’exportation de leurs marchandises, qui peuvent se manifester à n’importe quelle étape du processus de transport, que ce soit durant l’expédition ou même après la livraison.

Dans le but de sensibiliser les sociétés marocaines impliquées dans le commerce extérieur contre les risques liés au transport international, l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) a organisé, en partenariat avec la Banque Centrale Populaire, un séminaire portant sur la couverture contre les risques liés au transport international de marchandises.

Cet événement, piloté par la commission logistique de l’Asmex, a réuni, en plus des opérateurs économiques et des logisticiens, des assureurs ainsi que des experts-métiers pour débattre de l’importance de l’assurance transport dans les échanges internationaux.

«Notre rôle en tant qu’association est de sensibiliser l’opérateur économique sur l’importance de bien se couvrir en assurance transport international, de maîtriser et de contrôler sa Supply Chain logistique et de contracter son transport et son assurance localement, afin de réduire les coûts et les sinistres liés aux risques de transport», a souligné Aziz Mantrach, vice-président de l’Asmex et président de la commission logistique.

 

Une démarche indispensable

Face au développement des échanges internationaux, de plus en plus de sociétés prennent en compte, dans leurs actions de gestion et de prévention, la nécessité de se couvrir par une assurance-crédit à l’exportation. 

A ce titre, les importateurs ou les exportateurs, estiment souvent, à tort, que c’est au transporteur d’assurer la marchandise transportée. Mais dans les faits, l’assurance souscrite par ce dernier pour couvrir sa propre responsabilité, ne concerne qu’une indemnité forfaitaire, dont le montant est fixé dans les conventions internationales. 

Ce montant correspond, le plus souvent, à une somme inférieure aux dommages réellement subis, ont expliqué les experts présents lors de l’évènement. Il parait donc judicieux de se couvrir contre les risques à l’export en contractant une assurance-crédit à l’international.

Lors de ce séminaire, il s’agissait aussi de mettre en perspective l’importance du rôle des assureurs pour accompagner au mieux les exportateurs marocains. 

Naima Berzouk, responsable facultés maritimes au sein de Sanad Assurances, explique dans ce sens qu’«en tant qu’assureur, notre rôle essentiel est de réfléchir à la meilleure offre qui peut accompagner les exportateurs marocains, afin de les prémunir contre tous les risques liés à leur activité, et de leur permettre, in fine, d’être le plus compétitif au sein de la toile du commerce international». 

 


Trois questions à Aziz Mantrach, vice-président de l’Asmex 

«Plusieurs entreprises assurent très mal leurs activités»

 

Finances News Hebdo : Pourquoi certains exportateurs n’ont toujours pas recours à l’assurance-crédit ?

Aziz Mantrach : Plusieurs entreprises, par défaut d’informations, ou par méconnaissance, n’assurent pas ou assurent très mal leurs activités et cela compromet même leur pérennité. 

Il est donc nécessaire pour nous de sensibiliser l’exportateur marocain sur la manière la plus efficace pour assurer sa marchandise à l’international que ce soit par voies maritime, terrestre ou aérien, et aussi la plus pratique pour réaliser une transaction avec un nouvel acheteur ou dans un pays à risque. 

Cela permet aussi d’être plus compétitif dans le commerce international. 

 

F.N.H. : Quelles sont aujourd’hui les difficultés rencontrées par les exportateurs marocains face à la demande étrangère ?

A. M. : Je pense qu’il faut aller vers plus de diversification des marchés à l’étranger. Dans l’Union européenne, nos plus gros clients sont l’Espagne et la France. Cela crée une certaine dépendance vis-à-vis de ces pays-là. Il est donc judicieux pour nous de diversifier nos partenaires économiques, et cela passe par l’amélioration de l’offre exportable et la régionalisation de l’exportation.

Ce sont aujourd’hui des mesures qui interpellent non seulement les exportateurs pour mieux se préparer et diversifier leurs offres, mais aussi leur association, l’Asmex, qui aspire à les accompagner et à les soutenir pour être compétitifs sur les marchés étrangers. 

Cela induit de notre part, la nécessité de soulever le sujet de l’assurance-crédit à l’export. Ce sont deux éléments intrinsèquement liés.

 

F.N.H. : Selon-vous, quel impact aurait le Covid-19 sur l’offre exportable marocaine ?

A. M. : De manière générale, tous les spécialistes s’accordent à dire que le Covid-19 va avoir un impact sur quelques points de la croissance mondiale. Forcément, il y aurait donc un impact sur l’économie nationale et j’espère le moins possible. Cela relève des risques externes, mais le Maroc s’est toutefois bien préparé aujourd’hui, et il est en train de juguler ce phénomène dans de bonnes conditions. J’espère que ce n’est que passager et que les choses reprendront leur cours normal d’ici l’été.

 

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