Secouée par la démission de son président, la CGEM a démontré sa résilience et se projette vers l’avenir.
Mohamed Bachiri assurera les affaires courantes en attendant les élections du 20 janvier.
Par A.E
La CGEM vient de démontrer qu’elle est une organisation résiliente. Secouée il y a quelques semaines de cela par la démission aussi soudaine qu’inattendue de son président Salaheddine Mezouar, la Confédération a su rapidement remobiliser ses troupes pour gérer dans les meilleures conditions cette situation inédite de vacance du pouvoir. Une situation d’autant plus compliquée que, on s’en souvient, le vice-président général de la Confédération, Fayçal Mekouar en l’occurrence, censé assuré l’intérim, avait lui aussi démissionné quelques mois auparavant.
Depuis le dimanche 13 octobre, date à laquelle Mezouar a jeté l’éponge, le patronat a pris le temps de soigneusement préparer un Conseil d’administration crucial pour l’avenir de la Confédération.
Un industriel pour assurer la transition
L’avenir immédiat de la CGEM consistait avant tout à assurer la continuité des activités et remédier à la vacance du pouvoir. C’est désormais chose faite avec la désignation de Mohamed Bachiri, Directeur général de la Société marocaine de construction automobile (Somaca), en tant que président par intérim de la CGEM. Bachiri, ex-président de la Commission solutions sectorielles à la Confédération, devra assurer l'intérim durant les trois mois à venir, avant de procéder à l'élection du nouveau président du patronat.
Cet industriel chevronné, qui a fait de l’usine Somaca l’un des sites les plus performants de Renault, est apprécié pour sa compétence, son efficacité et sa discrétion, ce qui, visiblement, a fait consensus auprès des membres du Conseil d’administration.
«Je suis très honoré d’avoir été désigné pour cette responsabilité. Je mesure toute l'importance qui est derrière cela», a déclaré Mohamed Bachiri, lors de la conférence de presse post-Conseil d’administration. Ce dernier, dans sa courte allocution, a souligné le mot d’ordre qui anime la confédération : «assurer la cohésion de la famille CGEM et faire prévaloir l'intérêt collectif».
Cette période de transition, qui ne devrait pas excéder les trois mois, ne sera pas de tout repos pour le président par intérim. Il a relevé à cet égard que la priorité, lors de la prochaine étape, est d’assurer la «continuité de l'activité de la CGEM», dont les différents chantiers sont déjà initiés au niveau des commissions et des fédérations. Il s’agit surtout de remplir au mieux les fonctions de représentation vis-à-vis des partenaires de la CGEM, et notamment du gouvernement. D’autant que la période actuelle est particulièrement sensible, puisqu’elle correspond à la période des discussions autour du Projet de Loi de Finances. Des discussions sur lesquelles le patronat compte bien peser afin, dit-il, de «défendre les intérêts des entreprises pour un meilleur développement de l'économie marocaine». Sur ce point précisément, les administrateurs ont approuvé les propositions pour le projet de Loi de Finances 2020 présentées par le président de la commission Fiscalité et Régime de change, Mohamed El Hdid.
Signalons au passage que le CA de la CGEM a également entériné la nomination de Jalal Charaf au poste de Directeur général délégué de la Confédération. Ce dernier, qui est à la CGEM depuis quelques mois, n’a pas manqué de rendre hommage à Salaheddine Mezouar, «qui a donné un souffle nouveau à la Confédération».
Calendrier
Maintenant que le patronat a réglé le problème de la continuité de l’activité en désignant un président par intérim, l’heure est aux préparatifs des futures élections.
David Tolédano, qui a présidé le Conseil d’administration, a annoncé le calendrier des prochaines échéances qui attendent le patronat.
La date de l'Assemblée générale élective a ainsi été fixée pour le 22 janvier prochain. Cette assemblée «aura pour objectif notamment l'élection du nouveau président de la CGEM et du vice-président général pour un mandat de trois ans, conformément aux stipulations de l'article 21 des statuts», a-t-il fait savoir.
Le lancement de l'appel à candidature est prévu le 31 octobre courant, avec comme date limite de dépôt des candidatures, le 13 décembre. Un Conseil d’administration se tiendra le 16 décembre pour valider les dossiers de candidature sélectionnés par le comité de suivi de ces élections.
Notons enfin que c’est à Salaheddine Kadmiri, médiateur de la CGEM, que reviendra la charge de l’organisation des élections. Ce dernier s’est montré très rassurant sur la suite des événements : «le processus est très bien rodé».