Campagne agricole : un démarrage sous de bons auspices

Campagne agricole : un démarrage sous de bons auspices

Plusieurs mesures sont prévues dans le PLF 2025 pour limiter la hausse des prix des produits agricoles. En dépit de ces dispositions, les fellahs, surtout les petits, demeurent confrontés à de nombreuses difficultés.

 

Par C. Jaidani

Le PLF 2025 a prévu l’exonération temporaire de la TVA sur certains intrants agricoles ainsi que sur des animaux vivants. Cette mesure vise à lutter contre la flambée des produits agricoles, particulièrement ceux les plus consommés comme la viande rouge, l’huile d’olive et le riz. Elle permettra de ralentir la hausse des coûts de production. Dans le même contexte, le gouvernement a décidé de renforcer les mesures de soutien pour assurer un bon démarrage de la saison 2024/2025.

En réponse à une question orale à la Chambre des représentants, Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, a donné les grandes lignes des mesures prises par son département pour accompagner les exploitants lors du démarrage de la campagne. Ces dispositions comportent la mise dans le marché de 1,3 million de quintaux de semences certifiées à des prix relativement réduits comparativement à la précédente campagne. Pour venir en aide au secteur de l’élevage, l’Etat a décidé, pour la première fois, de distribuer des semences certifiées et des légumineuses alimentaires et fourragères. Ces produits bénéficient d’une subvention qui varie entre 20 et 30% du coût de production.

Pour les fertilisants, le marché sera approvisionné de 650.000 tonnes d’engrais phosphatés et 200.000 tonnes d’engrais azotés, au même prix de l’année dernière. Au niveau de l’assurance agricole, il est prévu d’installer un nouveau système basé sur l’augmentation du capital assuré dans les zones favorables et de lancer un régime de couverture pour les autres zones. Il est prévu, à cet égard, d’assurer un million d’hectares de céréales et 50.000 hectares d’arbres fruitiers, soit le même niveau que la saison dernière. El Bouari a annoncé que la superficie dédiée à la culture de céréales est estimée à 5 millions d’hectares.

Ces mesures ont eu un accueil mitigé auprès des professionnels du secteur agricole. Pour certains, elles sont bénéfiques et ne peuvent que soutenir les exploitants pour bien entamer les travaux du sol. Pour d’autres, il ne s’agit que d’un renouvellement des mesures prises par le passé, avec de légères améliorations. «Le gouvernement a soutenu les intrants. Il a revu à la hausse le niveau des subventions et exonéré de la TVA de nombreux produits importés. Ces initiatives permettront à coup sûr d’impulser un nouveau souffle à la campagne agricole, d’autant que le démarrage se passe sous de bons auspices. Le cumul pluviométrique est supérieur de 30% par rapport à une année normale», souligne Abdelmounaim Guennouni, ingénieur agronome. Il ajoute que «les mesures de soutien permettront de stabiliser les prix des intrants qui se sont inscrits, depuis un certain temps, dans un trend haussier inédit. Pour leur part, les apports en eau auront un effet favorable sur le pâturage et les parcours naturels et devraient assurer un renouvellement plus rapide du cheptel», explique t-il.

Entamé à partir de la deuxième quinzaine du mois d’octobre,  le démarrage de la campagne devrait bénéficier également d’une augmentation des réserves en eau. La baisse de la température limitera le phénomène d’évaporation et la demande en eau pour l’irrigation. Le taux de remplissage des barrages est à 29,28%. Il devrait dépasser le seuil des 30% prochainement. «Des prémices présagent d’une bonne saison agricole. Certes, l’Etat a mis en place tout un dispositif pour soutenir les exploitants, mais la situation demeure compliquée, notamment pour les petits agriculteurs et les éleveurs. Ils ont besoin de ressources pour pouvoir financer les charges d’exploitation. De nombreux fellahs ne pourront pas emblaver leur terre à cause de la baisse de leur trésorerie. S’ils le font, ce ne sera que partiellement et ils seraient contraints d’être prudents dans leurs investissements», affirme Ahmed Bouziane, président d’une coopérative agricole dans la région de Médiouna. 

 

 

 

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