Le gouvernement marocain ne ménagera aucun effort pour fournir les conditions idoines à la poursuite de la réforme du système de la caisse de compensation pour atteindre l'objectif d'une répartition équitable des ressources et pour cibler les groupes dans le besoin, aux fins de réaliser la justice sociale, a affirmé, mardi à Rabat, le chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani.
Répondant à une question sur la «politique du gouvernement en matière de gestion de la caisse de compensation et ses effets sur le pouvoir d'achat des citoyens», lors de la séance mensuelle consacrée à la politique publique du gouvernement à la Chambre des Conseillers, El Othmani, a relevé que le gouvernement est déterminé, dans le cadre de la mise en œuvre de son programme, à poursuivre cette réforme en supprimant progressivement les subventions sur les produits restants (Butane, sucre et farine) en vue d'augmenter les fonds destinés au financement des politiques et programmes de développement social et au soutien des groupes vulnérables et nécessiteux.
La réforme du système de compensation est «inévitable» en ce sens que les études et les analyses ont démontré l'existence de plusieurs dysfonctionnements, dont l'instabilité de l’enveloppe financière de compensation en raison de la hausse des prix des produits subventionnés sur les marchés internationaux et l’augmentation de la demande, a-t-il dit, en précisant que la réforme du système de compensation est une «réforme structurelle» visant à réaliser la justice sociale et à canaliser les ressources financières publiques pour soutenir l’investissement et les programmes sociaux.
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A cette occasion, El Othmani a rappelé que la réforme du secteur des hydrocarbures a été initiée de manière progressive en 2013 et s'est soldée par la libéralisation définitive du secteur en décembre 2015, en ajoutant que cette réforme a contribué à une réduction de plus de 70% des fonds de compensation dans le budget de l’État, lesquels n’ont pas dépassé 10 milliards de dirhams en 2016, 12 milliards de dirhams en 2017 et 13 milliards de dirhams en 2018.
En ce qui concerne le gaz butane, le chef du gouvernement a relevé que les prix de ce produit n'ont pas augmenté depuis des décennies, compte tenu de son rôle essentiel dans la vie quotidienne du citoyen marocain.
Bien qu'il soit important pour les familles des classes pauvres et moyennes, le gaz butane subventionné profite aux riches, et le gouvernement est donc déterminé à réduire progressivement la subvention sur le butane pour augmenter le financement des politiques et programmes de développement social et de soutien aux catégories vulnérables, a poursuivi le Chef du gouvernement.
Il a, en outre, ajouté, qu’un certain nombre de mesures ont été adoptées pour rétablir l'équilibre du secteur du sucre, réduire la dépendance des marchés étrangers et accroître la rentabilité du secteur, dont notamment l’amélioration des revenus des producteurs de plantes sucrières à travers une augmentation des prix de référence de la betterave et de la canne à sucre et l’adoption d’un nouveau contrat programme.
Le Chef du gouvernement a également souligné que la distribution de la farine subventionnée à été limitée à 6 millions de quintaux en 2016, au lieu de 9 millions de quintaux, en ajoutant que plusieurs dispositions ont été mises à jour dans la circulaire ministérielle relative à la production et la distribution de la farine nationale en vue de restructurer le secteur, améliorer la qualité de la production et renforcer la surveillance de la qualité de la farine subventionnée.