Mohamed Saad, DSI de la Bourse de Casablanca et président de l’AUSIM, nous détaille dans cet entretien les objectifs des Assises qui seront organisées par l’association du 24 au 26 octobre.
Un pack de recommandations en matière d’IT et de digital sera prochainement transmis au gouvernement.
Finances News Hebdo : L'Association des utilisateurs des systèmes d’information au Maroc (AUSIM) organise ses 5èmes Assises cette année. Quels sont les principaux objectifs que vous visez à travers cette manifestation d'envergure ?
Mohamed Saad : Il est très important de noter que les initiatives conduites par n’importe quel acteur de la société civile doivent s’accompagner d’efficacité et de réalisme. Une association, même si elle repose sur du bénévolat, ne doit en aucun cas se dérober à sa mission d’apporter une valeur ajoutée à son écosystème. Telle est notre vision des choses.
La 5ème édition des Assises de l’AUSIM, qui coïncide cette année avec le 25ème anniversaire de notre association, tend à démontrer que les TI et le digital sont un levier de développement, si ce n’est le levier de développement par excellence, de notre tissu économique et de notre jeune population, qui trouvera des alternatives et des opportunités dans ce nouveau monde, cette nouvelle économie, voire ce nouveau mode de développement social et sociétal.
Les Assises de l’AUSIM viennent cette année avec des «Use cases» et des retours d’expérience qui vont démontrer la valeur ajoutée de la technologie dans plusieurs domaines et secteurs économiques, d’où la thématique : «Le Maroc, vers une ère digitale, disruptive».
F.N.H. : Vous avez évoqué plusieurs recommandations qui seront prochainement transmises au gouvernement. Pouvez-vous nous en dire plus ?
M. S. : En cette célébration de nos 25 ans, nous nous sommes engagés à produire les 25 recommandations dans l’IT et le digital afin d’alimenter la feuille de route de l’Agence du digital, que nous voulons innovante. Ces recommandations seront dans la continuité de notre «Road Map 2020», que nous baptisons «Disrupt» :
1. Dynamiser l’utilisation du digital à travers les actions que l’AUSIM entreprend dans l’écosystème IT;
2. Identifier et accompagner les PME dans l’adoption du digital comme levier de développement;
3. Sensibiliser la société sur l’utilisation du digital dans un cadre éthique, responsable et bien gouverné;
4. Renforcer le retour d’expérience entre membres de l’AUSIM;
5. Updater les Universités par les retours d’expérience AUSIM afin de renforcer l’attractivité des métiers de l’IT et du digital;
6. Participer aux travaux relatifs à la normalisation et à la régulation du digital, conduits par les instances gouvernementales (Agence du développement du digital, ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique … ).
7. Transformer les innovations des start-up et universités en «Proof of Concept».
F.N.H. : Depuis longtemps, l'AUSIM promeut l’usage de la technologie dans les différents secteurs. Constatez-vous une prise de conscience de la part des décideurs ? Et quels sont les secteurs les plus impliqués selon vous ?
M. S. : Il est clair que le secteur financier est le mieux loti en termes de préparation et d’offres de services autour du digital, mais le secteur public regorge aussi de pépites qui ne demandent qu’à être mises en valeur afin de capitaliser sur leurs expériences. L’AUSIM a eu l’opportunité de faire partie du jury eMtiaz 2018, qui prime les applications et solutions développées par des établissements publics et semi-publics. Nous avons été émerveillés de ce que, par exemple, l’Agence urbaine de Taza a pu accomplir, ou alors par l’application mobile de l’ONCF qui n’a rien à envier aux meilleures applications européennes des transporteurs ferroviaires.
Le management du secteur privé, mais aussi les membres du gouvernement, sont parfaitement conscients de la nécessité d’embrasser cette nouvelle vague, qui non seulement va durer dans le temps mais sera la «New Norm» d’une société qui change et exige une qualité et une facilité de service rendu au citoyen, au client et au consommateur.
F.N.H. : Finalement, quels sont les retours d'expérience par rapport aux dernières Assises organisées ?
M. S. : D’abord, c’est un évènement connu et reconnu comme étant l’évènement de l’année. Nous passons de 400 participants en 2016 (les Assises de l’AUSIM se tiennent une fois tous les deux ans) à 550 cette année. Nous avons la confirmation de la présence de plusieurs officiels et top managers d’entreprises. Le livre blanc de la 4ème édition a été téléchargé des milliers de fois, et nous avons touché sur les réseaux sociaux une centaine de milliers d’internautes.
Les Assises de l’AUSIM confirment d’édition en édition l’aspect scientifique, la richesse des débats et la couverture médiatique digne des plus grands rassemblements internationaux dans le domaine des technologies de l’information et du digital.
Nous promettons aux participants un programme riche, où par exemple trois livres blancs seront distribués. Un livre participatif que l’AUSIM va publier avec la participation de Data Protect sera aussi offert, en plus d’un best-seller que nous offrons également gracieusement aux participants. ■
Propos recueillis par Y. Seddik