Agriculture : Faut-il s'inspirer du modèle suisse ?

Agriculture : Faut-il s'inspirer du modèle suisse ?

 

La Suisse, invitée d'honneur du SIAM 2019, est une puissance agro-industrielle mondiale et un modèle d’agriculture conciliant modernité et durabilité.

Les opportunités de coopération dans le domaine agricole avec le Maroc sont nombreuses.

 

Par C. Jaidani

 

Après la Hollande en 2018, les organisateurs du Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM) ont choisi la Suisse comme invité d’honneur de la 14ème édition.

Une forte délégation comprenant des responsables de l’Office fédéral de l’agriculture et d’autres départements fera le déplacement. Elle aura à sa disposition un grand pavillon englobant plusieurs exposants représentant de nombreuses filières. Outre le volet exposition, des conventions de partenariat seront signées lors de l’événement ayant trait à différents domaines d’activités.

Le choix de la Suisse par les organisateurs du SIAM n’est pas fortuit. Le pays dispose d’importantes potentialités et d’un savoir-faire historique dans le domaine agricole et agroalimentaire. Ainsi, dans le domaine agroalimentaire, les entreprises suisses sont parmi les plus performantes au niveau mondial. Plusieurs d’entre elles ont atteint le statut de multinationales géantes. Un groupe comme Nestlé réalise 90 milliards de dollars de chiffres d’affaires.

«La coopération entre le Maroc et la Suisse ne date pas d’aujourd’hui. Elle est vieille de plus de 60 ans. Nous voulons renforcer ce partenariat dans le domaine agricole. Les opérateurs de ce pays peuvent profiter des atouts du Plan Maroc Vert pour venir investir au Royaume, qui est un hub pour toute l’Afrique. En revanche, le marché helvétique est très intéressant pour les produits marocains provenant de différentes filières végétales ou animales», souligne Jawad Chami, commissaire du SIAM. «Le secteur agricole suisse est très moderne grâce au déploiement d’outils innovants et les activités durables sont très soutenues», ajoute Chami.

En dépit de sa géographie en partie montagneuse et accidentée, la Suisse a su, au fil des ans, développer une agriculture performante. La part du secteur dans le PIB ne dépasse pas 0,7% et 3% de la population active. Pourtant, les exportations se chiffrent à 8 milliards d’euros à fin 2018. Certains dérivés laitiers, comme les fromages, sont mondialement connus.

Ces performances ne sont certes pas le fruit du hasard, car la Suisse est l’un des rares pays au monde à avoir inscrit les objectifs de sa politique agricole dans la Constitution. Le texte stipule qu’«en vue d’assurer l’approvisionnement de la population en denrées alimentaires, la Confédération crée des conditions pour préserver les bases de la production agricole, notamment des terres agricoles. Il est question d’assurer une production de denrées alimentaires adaptées aux conditions locales et utilisant les ressources de manière efficiente. L’objectif aussi est d’installer un secteur répondant aux exigences du marché».

«Les Suisses ont un savoir-faire ancestral, car ils sont les premiers à avoir mis en valeur les produits de terroir. Une politique qui a permis de préserver des modes de production authentiques», souligne Chami.

La durabilité est l’esprit principal de la politique agricole suisse. Un plan d’action a été adopté le 6 septembre 2017, visant la réduction des risques des produits phytosanitaires. Dans ce pays, on n’autorise l’utilisation de ce type de produits que lorsque les méthodes préventives (choix de variétés résistantes, assolements équilibrés, etc.) ou non chimiques (lutte biologique via des espèces utiles, par exemple) n’ont pas été efficaces.

Le Maroc peut s’inspirer de ces process pour développer une agriculture durable. Comme il peut bénéficier de l’expérience suisse en matière de recherche et développement dans le domaine agricole. Les centres et les laboratoires publics et privés helvétiques disposent des meilleures plateformes en la matière. Ils regroupent des chercheurs de haut niveau et des grands moyens sont mis à leur disposition. Ainsi, 3,52 milliards d’euros sont alloués annuellement.

Des conventions de partenariat peuvent être scellées avec les centres marocains notamment dans le développement de variétés résistantes aux maladies et à la sécheresse et parfaitement adaptés à l’environnement local. ◆

 


L'économie des montagnes

La Suisse peut servir d’exemple pour le Maroc au niveau de l’économie des montagnes. Le pays helvétique a su créer à bon escient plusieurs activités dans ces zones. Les habitants de ces régions combinent parfaitement tourisme rural, élevage, agriculture et sylviculture, créant au passage des postes d’emplois et de la richesse.

Les zones montagneuses suisses présentent des similitudes naturelles avec celles du Royaume, notamment dans le Rif et dans la chaîne de l’Atlas.


 

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