En dépit de cet essor, la fillière présente toujours un grand potentiel de développement.
Multiplication des associations et des coopératives opérant dans l’activité.
Par C. Jaidani
La diversité géographique et naturelle du Royaume est propice au développement des produits de terroir. Très peu investie il y a un certain temps, cette filière a connu une forte impulsion avec le Plan Maroc Vert. La stratégie sectorielle a permis de multiplier les associations et les coopératives opérant dans l’activité. Ces groupements ont pour objectif d’organiser les exploitants pour augmenter la quantité de la production et améliorer la qualité des produits. Actuellement, l’activité génère près de 1,3 milliard de DH de chiffres d’affaires.
Mais tous les atouts nécessaires existent pour multiplier ce chiffre. Il faut dire que le secteur présente une offre-produit large et parfois inédite, avec laquelle le pays peut se distinguer à l’échelle internationale. Certains produits du terroir ont une bonne renommée mondiale. Citons notamment l’huile d’argan de Souss, le safran de Taliouine, les dattes Al Majhoul d’Erfoud, l’huile de figues de Barbarie de Sidi Ifni ou le miel de l’Atlas.
Chaque région du Maroc dispose d’un potentiel réel en la matière, avec des qualités qui lui sont spécifiques, particulièrement les zones qui n’ont pas été envahies par l’agriculture moderne où les modes de production traditionnelle persistent toujours. «Le Royaume possède un potentiel important qui peut créer des opportunités d’affaires, de l’emploi et de la valeur ajoutée.
Certes, le Plan Maroc Vert a prévu des mesures dédiées, mais elles restent insuffisantes et limitées et ne peuvent avoir des effets de grande envergure. La promotion de ces produits à travers des associations ou des coopératives bien organisées peut augmenter la quantité de la production et améliorer la qualité. Il est question de maîtriser le circuit de la chaîne de distribution, particulièrement au niveau de la commercialisation où les intermédiaires, les revendeurs et autres grossistes tirent la plus grande marge. Alors que les exploitants, dont la plupart sont de petits producteurs, ne ramassent que des miettes, juste l’essentiel pour subsister», souligne Abderrahim Mouhajir, conseiller agricole.
En vue d’asseoir la notoriété des exploitants de produits de terroir à l’échelle internationale, l’Agence de développement agricole (ADA) a lancé plusieurs chantiers qui permettent de faciliter l’accès aux différents marchés. Elle a mis en place l’appellation «Terroir du Maroc», un label collectif garantissant l’origine géographique et le respect des exigences légales et règlementaires (traçabilité, étiquetage et conditions d’hygiène). Le comité d’homologation d’usage de cette distinction a octroyé des autorisations à des centaines de produits du terroir émanant de nombreux producteurs et/ou conditionneurs répartis sur les différentes régions du Royaume. Ce précieux sésame leur permet l’accès facile à des marchés.