Figuratif sain où s’entremêle réalisme et symbolisme : mélange de douceur et d'assurance.
Nabil El Makhloufi fait chanter le pinceau dans un registre figuratif pour manifester ou représenter le visible. Ce «visible», est parfois représenté tel qu’il s’est manifesté à l’artiste. Mis sur toile à sa sauce. Qu’il s’agisse des paysages que Nabil a traversé, des gens qu'il a rencontré ou côtoyé.
Il puise dans sa réserve visuelle. Et avec la volonté d’en restituer tous les détails, l’artiste joue avec les formes, il en crée de nouvelles où le visible -justement- a été déformé, voire stylisé dans une harmonie exaltante.
A travers une peinture figurative pratiquée dans une veine symboliste, l’artiste nous renvoie à un spectacle identifiable du réel et d’un monde imaginaire.
De là, il semble jaillir une étrange alchimie entre le tangible et le chimérique, à telle enseigne que, ce qu'il assemble dans la toile est impossible à décrire.
Car au fur et à mesure qu'il ajoute des éléments réalistes, la peinture se fluidifie, se fragilise comme la membrane de la méduse.
Les personnages sont en transparence, se diluent dans la matière. Les protagonistes qui hantent la toile sont tantôt des gens, qui ne sont pas identifiables, tantôt une foule, tantôt une femme, un homme ou garçon, souvent de dos.
L’ensemble est plus figure que personnage. Un spectacle lourd en signification, où nous y voyons une grande gaîté. Des personnages très estompées restent une possibilité stylistique qui permet à Nabil d’atteindre son objectif : l’énigmatique. Ses œuvres questionnent la place de l’individu dans la société. Par-dessus tout, Nabil El Makhloufi «pose des questions», dont «les réponses se trouvent à la réception».
par R. K. H