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Un jour, une œuvre : L’Alchimiste

Un jour, une œuvre : L’Alchimiste

«Dire que le vert, qui aujourd'hui m’habite, était largement présent en 2010. C’est ma couleur de prédilection depuis maintenant près de 2 ans !»

 

Le cheminement de Raja Atlassi dans le paysage plastique a de quoi étonner. Après des études universitaires, elle commence par créer des décors pour le théâtre avant d’évoluer vers la peinture. Certains tableaux gardent la trace de la somptuosité qui caractérisait son métier de décoratrice.

De formation littéraire (maîtrise en langue et littérature française), et creusant son sillon dans celui de Niki de Saint Phalle grâce à un labeur autodidacte en peinture qui ne manque ni d’audace esthétique ni de créativité, son style pictural n’a pourtant rien à envier à l’académisme dominant dans les écoles des beaux-arts.

«J’ai touché tout au long de mon parcours à plusieurs procédés de création et à maintes techniques plastiques. Et comme dans un procédé alchimique, j’essaie de décomposer la matière comme pour la purifier. Et en transformant cette matière en lumière, je passe nécessairement par la transmutation de l'esprit. Ce qui permet de se transformer soi-même et de s'y purifier», dit-elle.

Les collages de Raja Atlassi, créateurs de contrastes inattendus, sont d’une rare justesse. «Sans accro, ni zizanie», l’encre de chine, le collage (procédé de composition consistant à introduire dans une œuvre des matériaux préexistants hétérogènes; l’œuvre ainsi obtenue) et le papier marouflé qu’elle confectionne elle-même, s’entremêlent, se fondent, se confondent et dépilent une féérie qui enchante l’œil tout en invitant l’esprit à s’interroger sur ce qui est réel et ce qui ne l’est pas et sur le passage entre réalité et irréalité, qu’elle soit imaginée ou ressentie.

La femme circule, flâne ou même baguenaude dans ses toiles, sous les traits d’un visage énigmatique et fermé, imperceptible et comme totalement détaché de mouvements discontinus et imprévisibles qui l’entoure.

Mystère de la vie, dans ce bouillonnement coloré (couleurs vives) de volutes, de bandes, de ronds et d’étoiles, c’est ce visage qui attitre toutes les attentions, un visage qui demeure toujours lointain, immatériel, fixant un horizon lui-même, lointain et irréel.

Raja Atlassi aspire à donner une portée poétique à ses tableaux. «(Sa) peinture reste contemplative comme un arrière-pays de la Poésie ou l’inverse si l'on veut. Et si message elle dépose, il ne peut être que d 'ordre mystique».

 

Par R.K.H

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