La trentaine pimpante, Aicha Abouhaj détonne dans les arts visuels, poussant le plus loin possible sa démarche artistique pour donner une seconde vie à la culture Amazigh. Un riche patrimoine.
Roméo et Juliette est une célèbre pièce d’amour tragique remontant à l'antiquité, qui théâtralise l’histoire de deux jeunes gens qui en s’aimant, malgré la haine que se vouent leurs familles, connaîtront un destin funeste. L’intrigue est issue d’un conte italien Luigi da Porto. En 1582, William Painter vient avec une version en prose. William Shakespeare emprunte aux deux, mais il approfondit l'intrigue en développant les personnages secondaires…
On connaît - à peu près - tous l’histoire. Mais connaissez-vous Isli et Tislit ? Car c’est un peu le même délire. Ils furent dans une époque lointaine deux amoureux berbères qui, issus de deux tribus différentes - les Aït Brahim et les Aït Haddidou -, ont connu le même sort funeste. Celui d’un amour fatal. Tragique.
S’inspirant de son héritage et de ses origines Amazigh, Aicha donne à voir une figure qui, dans un registre contemporain ; avec une influence des maîtres Picasso et Matisse, symbolise la légende «Isli et Tislit». Des signes qui rappellent les tatouages et les motifs amazighs s’y glissent pour donner à la conception force et richesse.
«L'histoire des deux lacs d’Imilchil au cœur des montagnes d'Atlas au Maroc : ils furent dans une époque lointaine deux amoureux dont les parents refusèrent le mariage ; ils moururent d’amour et se transformèrent en ces deux lacs nommés " Isli ET Tislit " signifiant " le fiancé et la fiancée ". C’est sur le bord de ces lacs que, lors du " Moussem des fiançailles d’Imilchil ", les jeunes hommes et les jeunes femmes amazighs se découvrent, s’observent, participent à des concours poétiques dans l’espoir d’y découvrir, séduire et épouser l’être aimé», explique l’artiste.