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Tremplin L’Boulevard : Labo du beau !

Tremplin L’Boulevard : Labo du beau !

Du 23 au 25 septembre, Casablanca a vibré au drill, au trap, au rock, au punk et à la fusion de la plus belle eau. Découvertes exceptionnelles et invité.e.s virtuoses étaient de la fête. Toutes et tous avaient le show dans la peau.

 Près de 55.000 festivaliers se sentaient complètement groggy d’aise.

 

Par R. K. H.

 

 

 

Il est vrai que L’Boulevard est loin de posséder les moyens, mais il n’en est pas moins avéré que malgré ses possibilités étriquées, il fait depuis 1999 la part belle aux jeunes talents et aux artistes émergents grâce à sa compétition Tremplin, programmée lors de la première partie du festival. Encore plus, il ne lâche pas ses révélations dans la nature. Sans cela, beaucoup n'auraient peut-être pas pu percer. Hoba Hoba Spirit, Darga, Barry, Haoussa, Bigg, Mobydick, Deep Scar… Ce ne sont là que quelques contre-arguments opposés aux détracteurs de L’Boulevard.

«L’appel à candidature du Tremplin permet chaque année de prendre le pouls de la jeune scène musicale et d’avoir une photographie d’ensemble de ce qui s’y crée», expliquent les concepteurs de ce rendezvous. Pour cette 20ème édition, le comité a tranché entre 273 maquettes de formation en provenance de tout le Maroc. 17 groupes ont ainsi échappé à l’hécatombe sur les trois catégories Hip-Hop, Rock/Metal et Fusion. Ces formations ont dû se mesurer les unes aux autres lors du Tremplin qui est annoncé très disputé.

Vendredi 23 septembre. Il est 18 h. Les alentours du stade RUC sont gagnés par une incroyable effervescence. Gamins, ados, jeunes et moins jeunes, venus en nombre impressionnant, alléchés par le programme de la soirée où se produiront, outre les neuf MCs en compétition, DJ Key, Abduh, Vargas et Khtek ; tentent de pénétrer dans les tribunes sans le visa requis. Le service d’ordre ne sait plus à quel saint se vouer. Il refoule à tour de bras. Le stade croule sous les hurlements d’une foule survoltée par les «ambianceurs». Le duo présentateur, Ismaïl HijaziSamados, peaufine son laïus. Les techniciens procèdent aux ultimes réglages. Le jury, prêt à un jouissif recueillement pendant les concerts, tandis que dans les coulisses, ceux en compétition n’en mènent pas large. Ils essayent de tromper leur impatience par un luxe de rafraîchissements, de friandises et de canapés. Le club du RUC est archicomble : quelques artistes, une kyrielle de journalistes, une flopée d'intrus sont là…

Grosso modo, la première partie du festival L’Boulevard - dédiée à la compétition Tremplin - était taillée dans l’étoffe des rêves. Sans le moindre mauvais pli. Chaque concert était d’une beauté à couper le souffle : les artistes invité.e.s y prirent part, avec ferveur et brio, de sorte que les spectateurs présents en sortirent éblouis. Abduh, qui s’évertue dans un registre trap, drill et lofi hip hop, nous confia : «Je suis heureux de prendre part à L’Boulevard qui m’est cher. Ce festival a offert de beaux concerts, avec de nombreux artistes, des styles de musique différents. Il nous permet des moments de partage exceptionnels». Les Français Psykup y vont d’une équation définitive. «C’est grandiose», tranchent-ils.

,Dimanche 25 septembre. Vers 22h, le jury se retire pour les délibérations. Le verdict ? Hero (1er prix du Tremplin L’Boulevard catégorie rap/ hip hop), XXXRays (2è prix catégorie rap/Hip Hop), L’Free Man (mention spéciale), Aghroomers (1er prix rock/metal), Teltach (2è prix rock/metal), Khmissa (1er prix fusion) et Kamar Mansour (2è prix fusion) ont trouvé grâce aux yeux des membres du jury. Les trois premiers prix ont reçu chacun un chèque de 15.000 DH et obtenu la promesse d’un single enregistré au Studio Hiba (la nouveauté cette année). Les deuxièmes prix ne sont pas partis les mains vides. Ils ont empoché 10.000 DH par tête de pipe. Qui plus est, L’Boulevard ne jette pas ses lauréats comme un zest d’orange : au lendemain de leur victoire, ils ont bénéficié d’une formation intensive de trois jours, donnée par des professionnels de la musique qui ont mis leurs connaissances à profit lors d’ateliers technique, d’écriture, de communication ou encore d’éclairage scénique. Tout le monde était donc content. Tellement content puisqu’ils/elles remonteront sur scène du 30 septembre au 2 octobre aux côtés d’El Grande Toto, Mobydick, Dollypran, Vader, ou encore Alborosie & Shengen Clan.

Ils nous convient à un voyage (gratuit !), et à une (re)découverte de multiples univers. On se gorgera à nouveau les tympans tantôt de rythmes torrides, tantôt de mélodies douces. Courez-y, toutes affaires cessantes… 

 

 

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