Le sport n’est pas qu’une affaire de compétition, c’est aussi une scène où se joue l’image des nations. En accueillant la CAN 2025 et en co-organisant la Coupe du monde 2030, le Maroc se prépare à devenir l’épicentre d’une attention mondiale, avec ses villes, ses infrastructures et son hospitalité.

C’est une opportunité rare, presque historique, pour un pays qui cherche à se positionner comme un acteur incontournable, bien au-delà des clichés qui parfois l’enferment. Sollicité à ce sujet, Fahd El Khalil, expert événementiel et chef de projet chez GL Events, groupe organisateur des Jeux olympiques 2024 à Paris, souligne que «ces événements sont des vitrines mondiales qui permettent de redéfinir les perceptions et d’établir une réputation fondée sur le dynamisme, la modernité et l’ouverture culturelle. Ils offrent une chance unique de repositionner le Maroc comme un acteur majeur sur la scène internationale, au-delà des stéréotypes habituels».

Cette double échéance sportive représente pour le Maroc une plateforme unique, non seulement pour prouver son savoir-faire technique, mais aussi pour raconter au monde une histoire singulière : celle d’un Royaume qui maîtrise l’art délicat de conjuguer tradition et modernité. Le Maroc devra ainsi exceller dans son organisation logistique et technologique pour prouver qu’il peut rivaliser avec les plus grandes nations sportives.

En effet, pour se démarquer sur la scène internationale, le sport devra être complété par une valorisation ambitieuse de la culture marocaine. De la musique gnaoua aux expositions d’art contemporain, en passant par les festivals emblématiques, le Maroc a l’occasion de présenter un récit culturel unique. Pour notre expert, «associer sport et culture, c’est créer une expérience mémorielle pour les visiteurs internationaux. Ces événements doivent être l’occasion de faire rayonner notre créativité et notre richesse culturelle sur tous les fronts. Nous avons l’opportunité de montrer que le Maroc est à la fois un gardien de traditions ancestrales et un laboratoire d’innovation artistique». Des initiatives comme des expositions itinérantes ou des performances artistiques dans les stades pourraient illustrer cette stratégie. Par ailleurs, la mise en avant de la gastronomie marocaine, de l’artisanat et des savoir-faire locaux renforcera l’expérience des visiteurs.

Capitaliser sur l’hospitalité marocaine

L’hospitalité, partie intégrante de l’ADN marocain, sera au cœur de cette équation. Montrer un visage accueillant et authentique renforcera l’idée d’un Maroc ouvert sur le monde. «L’expérience des visiteurs ne devrait pas se limiter à ce qui se passe sur le terrain. C’est dans les rues, les riads, les souks et les échanges humains que se crée une perception durable. Si nous parvenons à transmettre cette authenticité, le souvenir du Maroc restera gravé bien après la fin de ces deux événements».

L’effet d’événements sportifs de cette ampleur dépasse largement leur durée. Les images diffusées, les articles publiés et les témoignages des visiteurs constitueront autant de vecteurs pour façonner une réputation mondiale durable. En capitalisant sur cette conjoncture exceptionnelle, le Maroc peut s’imposer comme une destination incontournable, non seulement pour les amateurs de sport, mais aussi pour les passionnés de culture et de découverte. Au final, il revient désormais aux acteurs publics et privés de conjuguer leurs efforts pour transformer ces événements en un tremplin stratégique, renforçant l’idée d’un Maroc moderne, accueillant et culturellement foisonnant.