Nyami Morabit Mounia, la responsable media de l’Association des arts et métiers nous parle, ici, de leurs différentes activités et, surtout, du colloque des arts tenu récemment à ENCG Settat.
Propos recueillis par R. K. Houdaïfa
Finances News Hebdo : L’Association des arts et métiers. Dites-nous en quelque chose...
Nyami Morabit Mounia : L’Association des arts et métiers (ADAM), c’est le grand amour de chacun des Adamistes, une petite entité assez spéciale, où se reconnaissent des chanteurs, danseurs, acteurs, peintres ou même artistes photographes, réunis par l’art et pour promouvoir l’art.
F.N.H. : Présentez-nous, en substance, les activités ou les événements qu’elle organise.
N. M. M. : Les événements organisés par l’ADAM sont généralement assez connus dans l’école. Notre premier événement de l’année est l’«Acoustica», un événement de chant et danse, qui met à l’honneur les nouveaux étudiants de l’ENCG Settat fraîchement inscrits, et une occasion de leur offrir un peu de ce qu’est l’ADAM.
La «soirée traditionnelle» est considérée comme l’événement phare du semestre impair. La «Soirée Tradi» est une tradition chez les Adamistes, une soirée de chaâbi dans toutes ses formes et couleurs, une soirée qui nous a manqué deux ans de suite, à cause de la crise sanitaire, mais revenue en force cette année grâce aux efforts soutenus du bureau exécutif, pour en faire un grand succès.
Le «Colloque des Arts» : une semaine d’événements artistiques organisés par l’ADAM, entre conférence, projection de film, galerie d’arts, compétition chant et dance battle; nous en avons de tout !
Le «Festival interculturel des arts» est une manifestation organisée en collaboration avec l’AFSAM (Association of Foreign Students and Alumni in Management). Il s’agit d’une exposition d’arts ainsi qu’un buffet africain traditionnel et des ateliers de danse thème africain.
F.N.H. : Du 16 au 19 mars, l’ADAM nous a convié à son colloque des arts. A quel besoin cette sorte de manifestation répond-elle ?
N. M. M. : Le colloque s’est tenu cette fois-ci sous la thématique «L’art à l’ère contemporain, the Good the Bad and the Ugly». Un thème assez riche qui a permis à nos Adamistes de s’exprimer pleinement tout en s’amusant. Il a été inauguré par une conférence artistique, avec la présence de deux acteurs marocains internationaux, qui nous ont fait part de leur expérience dans le domaine au Maroc ainsi qu’à l’international, en mettant à l’écran les événements «Good Bad et Ugly» qu’ils ont pu vivre. Nous avons également discuté de la valeur de l’art contemporain perçue par les Marocains ainsi que les freins qui bousculent cet art.
La deuxième journée du Colloque des arts fut une exposition de photographies artistiques, sous le thème «Le contemporain aux yeux des Marocains»; une magnifique exposition de photographies prises avec affection par nos Adamistes. La journée fut animée par deux passages théâtraux ainsi que deux passages de chant.
Dans la troisième journée, s’est tenue la projection du film «Basta», un film marocain qui traite différents fléaux sociaux, comme l’abus de drogue, la corruption, l’injustice et la honte aux yeux des Marocains. Avec son réalisateur, nous avions discuté le film, ses inspirations ainsi que les messages cachés derrière chaque scène.
L’avant dernier événement du colloque des arts, qui est certainement le plus grand : «Olympiades des arts». Cellesci furent un grand succès ! Grâce à la participation de 5 équipes universitaires (ESITH, UIR, ENA Rabat...), nous avons vécu une journée musicale contemporaine, entre rock and roll et musique marocaine. Nos oreilles étaient bercées par le fruit des jeunes talents marocains. Avec une grande fierté, mais aussi avec un grand honneur, notre équipe a fini deuxième dans la compétition.
Le 24 mars se tient la «Dance Battle», pour sa première édition, dans le centre culturel de Settat. Des danseurs feront de la piste leur arène, et se battront (en danse uniquement) pour rafler le premier prix.
F.N.H. : Cette année, le Colloque des arts a soufflé sa cinquième bougie. 5 ans, c’est un bel âge pour un rendez-vous rituel, c’est aussi le temps du bilan…
N. M. M. : Un petit bilan s’avère nécessaire. Après la réussite de cette édition, entre larmes, joies et euphories, il faut dire que nous avons tenu notre promesse en organisant ce plus grand événement de l’ENCG Settat pour la cinquième fois. C’était une édition assez spéciale, bien meilleure que les précédentes. Et si cet événement a pu voir le jour, c’est grâce aux innombrables efforts de nos chers Adamistes, ainsi que la rigueur, le dévouement et la bonté de notre chef d’orchestre, le président de l’Association des arts et métiers pour deux mandats consécutifs, Amine Lyazidi, un étudiant en 5ème année, qui a en deux ans tant offert à cette entité, semant dernière lui une bonne relève artistique.
F.N.H. : Maintenant que le colloque a atteint une certaine maturité, changera-t-il de cap ou maintiendra-t-il celui qu’il avait fixé ?
N. M. M. : Pour les prochaines éditions, nous tenons à améliorer plusieurs détails, incorporer de nouveaux concepts artistiques. Mais je laisserai le suspens; au plaisir de vous recevoir pour la 6ème édition.
F.N.H. : On utilise souvent l’expression «art» sans savoir ce qu’elle recouvre exactement. Pourriezvous éclairer la lanterne de nos lecteurs sur ce point ?
N. M. M. : Il y a une citation que j’admire, qui dit «puisqu’aujourd’hui n’importe quoi peut être de l’art, alors l’art d’aujourd’hui c’est n’importe quoi». Dans la vie, chacun perçoit l’art de sa manière, chacun interpelle l’art à sa façon. Il existe plusieurs facteurs qui peuvent influencer cette vision, à savoir l’entourage, le background relationnel, le statut social. Tout est relatif dans l’art, mais une chose est sûre, l’art existe partout et nous comble tous les jours.
F.N.H. : Dans la gamme des disciplines, vous avez privilégié la peinture, l’acting, la musique et la danse. A quoi était lié ce choix ?
N. M. M. : Généralement, ces disciplines sont les plus répandues dans l’école, et le choix d’avoir un nombre limité de discipline revient au fait que leur développement est plus fort. Les efforts consacrés pour chaque discipline ont plus d’effet, afin d’éviter ce que dit le proverbe marocain «Sbaa snayaa o razq dayaa (traduction approximative : sept métiers, et pas un moyen de subsistance)». L’investissement dans le matériel de musique, de chant, de théâtre ou de danse s’avère assez important. Nous pensons qu’il est préférable pour nous de perfectionner tout d’abord ces disciplines, avant de passer à d’autres. Nous espérons voir de nouvelles disciplines naître dans notre club, et espérons y être capables.
F.N.H. : Parlez-nous des invités que vous avez reçu(e)s pour cette édition.
N. M. M. : Nous avons eu l’honneur d’accueillir pour cette édition de grandes personnalités marocaines. Nadia Benzakour et Soufyan Khalidy étaient nos invités pour la conférence d’inauguration, deux acteurs marocains internationaux qui transmettent de l’espoir aux jeunes artistes, tout en gardant le sourire et la bonne humeur. Nous avons également reçu Hassan Dahani, le réalisateur du film «Basta». Un grand homme qui nous a épaté par son chef- d’œuvre cinématographique, et qui n’a pas manqué de donner aux jeunes artistes de jolies mots, les encourageant à continuer leur art. Pour la compétition de chant, nous avons accueilli comme jury Ayoub Nabil, Lyncis (Bakr) et Yvzid (se prononce ‘Yazid’ – ndlr). Trois jeunes artistes marocains qui étaient honorés de juger une telle compétition artistique, et que nous avons eu le plaisir d’accueillir parmi nous dans les locaux de l’ENCG Settat.
F.N.H. : Pensez-vous que la culture peut être un vecteur de développement ?
N. M. M. : Bien évidemment ! La culture d’une nation est un facteur très important pour le développement du pays en question. C’est le peuple qui fait sa culture, la diversité ethnique et religieuse font une harmonie résultant d’un grand héritage culturel.
F.N.H. : En quoi faisant ?
N. M. M. : La culture et l’art sont, comme j’ai dit auparavant, des facteurs très importants. Certes, ils ne sont pas pris en priorité dans la majorité frappante des pays du tiers monde. Au Maroc, on s’estime chanceux d’avoir des opportunités artistiques, des événements culturels, des stand-up, des concerts, des espaces où l’on peut découvrir et pratiquer l’art. Je pense qu’il faut instaurer de la culture artistique chez les plus jeunes, et valoriser tout ce qui est artistique.